Le gouvernement d’union nationale a pris officiellement ses fonctions lundi 29 août après une passation de pouvoir. Demain, le chef du gouvernement Youssef Chahed a convoqué son équipe pour un premier conseil ministériel, qui devrait être consacré principalement à la question sécuritaire. Mais le gouvernement va également devoir s’attaquer en urgence à l’économie du pays.
Pour relancer la production et faciliter l’investissement, Youssef Chahed, le nouveau Premier ministre tunisien, propose un « état d’urgence économique ».
Une priorité qui fait consensus, explique Souheil Alouini, député du parti Machrou3 Tounes, qui soutient ce gouvernement d’union nationale sans y participer. « Actuellement, la Tunisie est dans une position difficile. Tout ce qui est fiscalité n’est pas rétribué comme il le faut au niveau de l’Etat, donc il faut d’abord remettre un petit peu tout le système de la fiscalité en Tunisie à l’œuvre. Il ne faut pas oublier que nous avons plus de 50% du marché, parallèle, dont l’Etat ne touche absolument rien », rappelle-t-il.
Aujourd’hui, tous les indicateurs économiques sont dans le rouge : une croissance atone à tout juste 1%, un chômage autour de 15%. Le chef du gouvernement brandit la menace de l’austérité et évoque même la possibilité de licencier des milliers de fonctionnaires. Une annonce qui inquiète Meherzia Laabidi, membre du parti démocrate musulman Ennahda. « Il a parlé de licenciements peut-être, de plans sociaux dans le secteur public et je crains que cela crispe l’ambiance sociale. Donc on l’attend au tournant, prévient-elle. C’est notre rôle de parlementaire. »
Ennahda appelle à la tenue rapide d’une session plénière extraordinaire pour accélérer l’adoption de certains projets de loi, dont le très attendu Code sur l’investissement.
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