mardi 19 mars 2024
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Libération de trois soldats ivoiriens : le résultat du génie diplomatique de Faure Gnassingbé

Les autorités de la transition malienne ont libéré, « à titre humanitaire », trois (03) militaires féminins ivoiriens, faisant partie des 49 interpellés et détenus début juillet à Bamako. Les différents acteurs impliqués se sont réjouis de cette avancée importante et ont exprimé leur gratitude au président togolais, Faure Gnassingbé pour son fort sens de bâtisseur de la paix dans la sous-région ouest africaine.

L’annonce officielle de la libération a été faite, samedi 03 septembre dernier, dans la capitale togolaise, Lomé, lors d’un point de presse conjoint réunissant les ministres des affaires étrangères du Togo et du Mali, et le Directeur de cabinet du Président ivoirien.

Cette libération des trois militaires est le fruit de la facilitation conduite par le Togo et l’implication du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé dans la résolution de cette affaire qui oppose les deux pays frères de l’Afrique de l’ouest.

Le process diplomatique gagnant…

« Nous avons, au nom du président de la transition, sollicité le président Faure Gnassingbé (…) pour faciliter le dialogue avec les acteurs régionaux et plus largement le dialogue avec l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise », a déclaré M. Abdoulaye Diop, ministre malien des affaires étrangères lors de sa visite en mai dernier à Lomé.

Ainsi, le mercredi 4 mai, le ministre Diop et son homologue togolais ont annoncé à la presse, depuis Lomé, que le président Faure Gnassingbé avait accepté cette tâche qui « nécessite qu’on fasse preuve de génie politique » en vue d’une issue favorable.

Suite à cela des rencontres diplomatiques ont été enclenchées notamment le jeudi 28 juillet où des délégations du Mali et de la Côte d’Ivoire ont été reçues à Lomé par la présidence togolaise pour trouver une solution rapide à la détention de 49 militaires ivoiriens au Mali.

En amont, le Président de la Transition du Mali, le Colonel Assimi Goïta, a reçu en audience, le Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration Régionale et des Togolais de l’Extérieur, Prof. Robert Dussey le lundi 18 juillet 2022 à Bamako.

Selon un communiqué conjoint rendu public, « Le Président Goïta et le Ministre Dussey ont évoqué des questions bilatérales d’intérêt commun et sous régionales, notamment la question des 49 soldats ivoiriens arrêtés à l’aéroport de Bamako le 10 juillet 2022. Le Président de la Transition s’est dit ouvert au dialogue et disposé à œuvrer, conformément à l’esprit de fraternité et d’excellentes relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire, à un dénouement heureux de cette situation, y compris par voie diplomatique, dans le strict respect de la souveraineté du Mali ».

Le lendemain, le 19 juillet, à Abidjan, le Prof. Robert DUSSEY, Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et de Togolais de l’Extérieur, a élé reçu en audience par Alassane OUATTARA. Ce dernier avait, également, salué l’implication personnelle de Faure Essozimna GNASSINGBE dans les initiatives visant à parvenir à la décrispation de cette situation.

Ces ballets et périples diplomatiques du ministre togolais des affaires étrangères, sous l’impulsion de son président, portent aujourd’hui un premier fruit, à cause de l’objectif clairement défini par le Togo. Le pays de Faure Gnassingbé « n’a pas vocation à prendre parti pour l’un des deux camps. Notre objectif est d’apaiser les relations entre les deux pays en obtenant la libération des 49 soldats arrêtés », avait confié le Prof Dussey, peu de temps avant le décollage pour aller à Abidjan.

L’exploit du génie diplomatique de Faure

Ce n’est pas encore la conclusion de la crise diplomatique ouverte entre Bamako et Abidjan, mais la libération, le 3 septembre, de trois soldates ivoiriennes, Awa Bakayoko, Sita Bamba et Adèle Kangah Blédou, qui ont regagné la Côte d’Ivoire. Cette première avancée de la médiation du président Faure Gnassingbé dans cette affaire pourrait ouvrir la voie à celle des 46 autres frères d’armes, détenus depuis près de deux mois au Mali.

Pour Robert Dussey, le ministre des affaires étrangères togolais, cette libération est « un geste humanitaire du président Assimi Goïta ».

Trois jours après cette annonce, le gouvernement ivoirien a déclaré qu’il s’agissait d’un bon signe. « Je pense que la libération de ces trois premiers militaires est un bon signe, un signe que les choses vont dans le bon sens », a de ce fait estimé le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, lors du compte-rendu du dernier conseil des ministres.

Cette avancée notable a permis aux autorités ivoiriennes de réaffirmer leur engagement et disponibilité pour un dénouement heureux de cette crise diplomatique.

« La République de Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable. La République de Côte d’Ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées, relatives au déploiement des forces militaires au Mali. Enfin, afin d’aplanir les divergences existantes et de contribuer ainsi à la préservation de la paix et de la stabilité dans la sous région, la République de Côte d’Ivoire s’engage à poursuivre, de manière transparente et constructive avec le Mali, les échanges et les discussions sur tous les sujets d’intérêt commun », a souligné dans son intervention à l’occasion du point de presse, Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet du chef de l’Etat ivoirien.

Le Togo, pour sa part, a remercié les différents acteurs impliqués dans le processus et en appui à sa médiation, et a surtout réaffirmé sa disponibilité ainsi que sa détermination à œuvrer pour la crispation des relations entre les deux voisins ouest-africains.

« Les discussions sont en cours pour que très rapidement, les autres militaires en détention puissent recouvrer la liberté », a en outre précisé le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey.

Par ailleurs, il faut rappeler que la posture du Togo réaffirmée à travers la tenue, ce mardi 06 septembre à Lomé, de la troisième réunion du groupe de soutien à la transition malienne pourrait notamment faire avancer le dossier des 46 militaires ivoiriens encore en détention. Car à l’occasion le ministre togolais des affaires étrangères a rassuré les autorités de la transition malienne en ces termes : « Je voudrais vous assurer de la disponibilité et de l’engagement sans faille du Président de la République, S.E.M. Faure Essozimna Gnassingbé à soutenir la République sœur du Mali et à œuvrer à la bonne marche des initiatives innovantes et solidaires, à l’image du GST-Mali, pour vous aider sur la voie de la stabilité et de la paix durables ».

LE COMBAT

 

Djibril Coulibaly

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