jeudi 18 avril 2024
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Lutte contre le terrorisme : La force du G5 Sahel obtient un quitus à demi-teinte

Le statut politico-juridique que la France recherchait pour la force du G5 Sahel a finalement été accepté hier par Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Rejeté il y a de cela deux semaines par les Etats-Unis qui avaient estimé qu’une simple déclaration du Conseil suffisait pour servir d’acte de naissance officielle de cette force, le projet de Résolution élaboré par la France a fini par obtenir quitus. Le Conseil de Sécurité de l’ONU l’a adopté à l’unanimité. Le seul bémol est que cette Résolution acquise au forceps n’invoque nulle part le Chapitre 7 de la Charte des Nations-Unies qui autorise l’utilisation de la force.

La force du G5 Sahel, convenue en mars dernier, par les cinq pays concernés, à savoir le Burkina-Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, va, donc, voir le jour avec l’agrément à lui souhaité mais elle va devoir être une force passive sur le terrain. Parce qu’elle n’est, pour l’heure, pas autorisée à recourir à l’usage de la force. C’est le moins que l’on puisse retenir du texte adopté hier, mercredi 21 courant, à New York. Il s’agit d’une donne qui surprend plus d’un quand on sait que la vocation première de cette force du G5 Sahel est de combattre les groupes terroristes tel que l’avait  expliqué en mai le Chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, lors de sa visite au Mali. Son «concept d’opération», avait-t-il indiqué, prévoit, dans un premier temps, «une concentration des efforts sur certaines zones frontalières voisines du Centre du Mali».

Pour qui sait que la précédente version du projet introduit par la France visait à permettre à cette force du G5 d’ «utiliser tous les moyens nécessaires» pour parvenir au rétablissement de la paix et de la sécurité dans le Sahel, il y a lieu de s’interroger sur la nature des discussions que Français et Américains ont eu pour, enfin, s’accorder sur le contenu du nouveau texte. Celui là qui salue le déploiement du G5 Sahel mais, sans toutefois, lui délivrer un mandat de l’ONU.

A quoi serviront, donc, 5000 Hommes s’ils doivent être passifs sur un terrain fortement miné par le terrorisme et où les autorités maliennes, par exemple, se battent pour une MINUSMA plus robuste ? Par quelle stratégie autre que la force cette armée du G5 Sahel pourra-t-elle combattre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes qui sont les leitmotivs de sa genèse ? Autant de questions qui restent posées avec ce quitus à demi-teinte obtenu. Pourvu que cela n’affecte pas l’ardeur du Général Didier Dacko, promu au commandement de cette force naissante. Souhaitons aussi que cette forme de quitus n’impacte pas la promesse faite, le 5 juin dernier, par l’Union Européenne pour son aide de 50 millions d’euros. Que dire alors des autres partenaires du G5 Sahel auxquels l’UE entendait ainsi montrer l’exemple ?

Katito WADADA : LE COMBAT

Rédaction

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