En Côte d’Ivoire, les manifestations de Bouaké contre la hausse des tarifs d’électricité ont dégénéré ce vendredi après-midi 22 juillet : au moins une personne est morte après avoir reçu une balle et une dizaine d’autres ont été blessées, selon une source hospitalière jointe par l’AFP. Quarante-deux personnes ont été arrêtées. Les manifestants ont pillé plusieurs bâtiments, dont au moins une agence de la CIE, la Compagnie ivoirienne d’électricité.
Dans la soirée de vendredi, la tension était toujours forte mais le calme était revenu. D’importants renforts policiers et militaires ont été déployés à Bouaké après plusieurs heures de chaos dans la deuxième ville du pays. La manifestation contre la hausse des tarifs de l’électricité a vite dégénéré et les confrontations avec la police ont rapidement éclaté dans le quartier de Commerce.
Dès le milieu de la matinée, les manifestants ont dressé des barricades sur l’artère centrale de la ville, les forces de l’ordre ont d’abord entamé des négociations, pour tenter de calmer la situation, mais sans y parvenir. La police a alors utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, et c’est à ce moment-là que la colère est encore montée d’un cran.
Selon un habitant, la foule en colère était très importante. Les locaux de la Compagnie ivoirienne d’électricité, mais aussi des banques, la préfecture, le domicile du maire ou encore l’agence des impots ont été saccagés.
Des armes dérobées
Très inquiétant pour les autorités, des armes, des chargeurs et des tenues de policiers ont également été dérobés. D’après des témoins, les forces de l’ordre ont rapidement été débordées avant d’ouvrir le feu dans le centre de la ville. Dans l’après-midi, les appels au calme se sont multipliés.
Le bilan provisoire de ces affrontements fait état de la mort d’un jeune homme de 29 ans, décédé après avoir reçu une balle. Le centre hospitalier universitaire de Bouaké n’a pas encore communiqué de chiffres, on parle de dizaines de blessés. Les autorités de police, qui n’ont pas confirmé ce bilan, n’ont pas souhaité non plus commenter cette journée de manifestation.
Plus tôt dans la semaine, des manifestations violente avaient déjà eu lieu à Yamoussoukro ou encore Daloa, mais cette fois les associations de consommateurs avaient levé leur appel à manifester.
A Bouaké, différentes colères se sont agrégées, explique une bonne source. Plusieurs témoins parlent notamment de l’implication d’anciens combattants démobilisés. L’augmentation du prix de l’électricité a cristallisé le mécontentement. Ces derniers mois, certaines factures ont doublé et cela alors que le président Ouattara avait appelé la Compagnie ivoirienne d’électricité à « revoir sa copie ».
rfi