Face à la crise sécuritaire qui fait des victimes au centre du pays chaque jour plusieurs associations et mouvements de la communauté Dogon ont interpellé le président de la République à prendre toutes ses responsabilités au cours de ce week-end.
Le cycle infernal continue au centre de notre pays. En témoignent les massacres qui se multiplient chaque jour. Après Ogossagou, Soubane Da …, plusieurs villages du pays Dogon au centre du Mali ont été attaqués et ont fait plusieurs victimes. 36 morts, c’est le bilan des attaques perpétrées le 1er juillet dernier contre les villages de Gouari, Djimdo, Dialakanda, Pangadougou dans le cercle de Bankass (Mopti).
Selon le récit de Yacouba Yalkoué du Mouvement Baguinè So, «des assaillants sont arrivés aux environs de 16 heures à bord de huit pick-up de l’armée malienne lourdement armés et des dizaines de motos dans ces villages. Ils étaient tous habillés en tenue de l’armée dont plusieurs étrangers selon toujours le témoignage des rescapés ». Selon ses explications, les assaillants étaient perçus par la population comme l’armée malienne qui venait à leur protection, malheureusement, les minutes qui suivent leur joie s’est transformée en drame, car les visiteurs ont ouvert le feu à la surprise générale de tous. Et de souligner que les assaillants sont connus des victimes. Car ils viennent de la forêt de ‘‘Libé’’ à la frontière Burkinabè.
Pour lui, la situation est de plus en plus grave et interpellatrice. En ce sens que du début de l’année à ce jour, le pays dogon a enregistré plus de 300 morts, des milliers de bétails emportés, des centaines de greniers calcinés et des dizaines de milliers de personnes déplacées. Face à cette situation, il pense que le Premier ministre doit rendre le tablier. « Nous exigeons le limogeage du Premier ministre Boubou Cissé, car il n’a ni la volonté ni la capacité de sécuriser nos populations. Ses actes et ses dires en témoignent », déclare M. Yalkoué.
De son côté, à sa suite, l’honorable Amidou Djimdé, l’ex-président du mouvement Baguine So dira que la situation sécuritaire du centre se dégrade de jour en jour malgré les différentes interpellations des autorités maliennes. « La crise que nous vivons prend une dimension que nous ne comprenons plus. Cela fait plus de deux ans que nous interpellons les autorités pour qu’ils aient un œil sur le pays dogon. Hélas », déplore-t-il. Poursuivant son intervention, il a lancé un appel aux responsables de l’Association Tabital Pulaaku d’appeler à leur tour les jeunes peulhs à la raison. Car selon lui, ce sont eux qui sont à l’origine des attaques des villages dogons. Aussi, il a interpellé l’influent Imam Mahamoud Dicko dont l’implication dans cette crise pourrait être utile.
Il lancé un appel aux autorités à s’assumer en prenant des dispositions nécessaires pour bien sécuriser le pays dogon.
« Il faut que l’État s’assume, sinon si ces villes tombent, c’est le Mali qui tombe », laisse-t-il entendre, avant de décrier lui aussi l’incompétence du Premier Ministre Boubou Cissé qui a montré ses limites en ce qui concerne la résolution de la crise sécuritaire du centre.
Bourama Kéïta