Une centaine de manifestants ont protesté mercredi 17 août devant le Bureau du procureur général d’Ukraine à Kiev. Ils accusent des procureurs d’avoir recours à la torture contre une agence anticorruption. Le scandale vise directement le sommet de l’Etat, et le président Petro Porochenko.
Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Poignets ligotés et sacs plastiques sur la tête, quelques figurants ont imploré la pitié de leurs bourreaux, tandis que les discours de manifestants s’enchainaient pour exiger des explications et la justice.
Une équipe dépendant du procureur général Iouriy Loutsenko, un proche allié de Petro Porochenko, est accusée d’avoir séquestré, battu et torturé des enquêteurs du Bureau national anticorruption. Une pratique inacceptable pour les représentants de la société civile. D’autant qu’elle constitue un nouveau revers dans la lutte contre la corruption endémique qui paralyse l’Ukraine.
L’exécutif est dans la ligne de mire des réformateurs et des partenaires occidentaux pour avoir torpillé le lancement d’un système transparent de déclaration de patrimoine.
L’Union européenne s’est déclarée très déçue par l’inefficacité du gouvernement à lutter contre la corruption. En conséquence, Bruxelles pourrait bloquer la libéralisation du régime de visas Schengen pour les Ukrainiens.
Autant dire que, pour beaucoup, la coupe est pleine. Deux ans et demi après « la révolution de la dignité », le divorce entre la société civile et les autorités semble bel et bien consommé.
rfi