jeudi 25 avril 2024
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Retour de blaise Compaoré au Burkina : Alpha Blondy en médiateur ?

A moins de 48 heures du lancement des travaux du mémorial Thomas Sankara, le reggae man ivoirien, Alpha Blondy a animé deux concerts géants à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso. Mais, cependant, au Burkina beaucoup pensent aujourd’hui que cette venue d’Alpha Blondy au Faso est plus politique qu’artistique.

 

Après son concert avorté en 2002, Alpha Blondy, 14 ans après, s’est produit au Burkina. S’il a fait le plein du stade municipal, ce 30 septembre, l’artiste adulé au Burkina surtout pour ses morceaux rendant hommage à Thomas Sankara et au journaliste assassiné, Norbert Zongo, a laissé une bonne partie du public sur sa faim. Pour cause, il a évité de chanter ces deux morceaux prétextant ne pas vouloir remuer « le couteau dans la plaie». Bien avant le concert, il avait tenu une conférence de presse pour annoncer qu’il n’allait pas les chanter mais c’était sans compter sur la ténacité des hommes intègres qui ont, quand même, réclamé. Une posture qui fait douter bon nombre de burkinabè sur les intentions réelles du Jagger à se produire au Faso et surtout à la veille du lancement des travaux du mémorial Thomas Sankara. Car, arguent-ils, avant d’atterrir au Burkina, Alpha Blondy est allé d’abord s’entretenir avec son « compatriote » Blaise Compaoré. A la sortie de cette audience, il avait qualifié ce dernier « d’homme de paix ». Mieux, à son arrivée au Burkina, il s’est directement rendu au Palais de Kosyam pour rencontrer l’actuel locataire des lieux, Roch Marc Christian Kaboré. Ensuite, il a tenu sa conférence de presse pour annoncer qu’il ne chantera pas ses « fameux » morceaux rendant hommages à Thomas Sankara et à Norbert Zongo. Des arguments, analysés de bout à bout, permettent à ces derniers de conclure qu’Alpha Blondy était plutôt à Ouagadougou pour jouer les bons offices en faveur du retour de Blaise au Faso. Difficile de ne pas prendre en compte cette posture de certains burkinabè, quand on sait qu’au lendemain de ces rencontres d’Alpha Blondy et de sa conférence de presse, le Procureur Général près la Haute Cour de justice, Armand Ouédraogo, a tenu sa conférence de presse le 30 septembre pour plaider pour une reforme de la loi ; car, Blaise Compaoré, en tant qu’ancien Président du Faso, ne peut être jugé pour «haute trahison ou attentat à la constitution». Ces infractions n’étant pas, selon lui, définies par les lois du Burkina. En tout cas, quand le quotidien l’Observateur Paalga, dans sa parution (n°9212 du lundi 3 octobre 2016) titre à propos du concert d’Alpha Blondy que ce dernier a «prêché la paix », il y a lieu de se poser des questions sur ses motivations réelles.

Mohamed Dagnoko, Envoyé spécial

COULIBALY

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