vendredi 19 avril 2024
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Procès Karim Keïta contre Adama Dramé du ‘’SPHINX’’ : Notre confrère sera situé sur son sort ce mardi 20 juin

L’audience du mercredi 14 juin 2017 du tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako, relative à l’affaire opposant l’honorable Karim Keïta au journaliste Adama Dramé, poursuivi pour « diffamation » a duré plus de 7 heures d’horloge. Ce qui n’a pas été suffisant pour le juge de siège de trancher définitivement cette affaire. Rendez-vous a été donc pris pour demain mardi, afin de permettre au Tribunal son verdict en délibéré.
En effet, le directeur de publication du journal ‘’le Sphinx’’, Adama Dramé avait publié un article en avril dernier qui fait état de l’achat de l’ancien hôtel ‘’ les Hirondelles de Bamako’’ par l’honorable Karim Keïta, fils du président IBK, à hauteur de 4 milliards de FCFA. D’après le journal, « les Hirondelles, rebaptisé hôtel Sefeto, vient d’être acheté par le nouveau nabab de Bamako, Karim Keita, à 4 milliards de F CFA ! ». Se sentant lésé par cet article, le fils du président de la République porta plainte contre le propriétaire du journal le Sphinx pour diffamation. Un premier round de ce procès fut tenu le 06 juin, pour cause de désaccord sur le montant de la caution d’assignation du plaignant, il fut renvoyé au 14 juin. L’on estimait que d’ici cette date, la partie civile en considération du rôle de la presse dans l’encrage de la démocratie allait retirer sa plainte. Loin s’en faut. Ainsi à la date indiquée toutes les deux parties ont répondu à l’appel.
Après la lecture de la citation directe par le président de la cour. Dans les exceptions soulevées par les avocats de la défense, Me Cheick Oumar Konaré a fait savoir qu’il ne peut pas y avoir deux citations dans une seule affaire (une citation avec mention du ministère public et l’autre sans mention). A l’en croire, la citation est nulle au regard de l’article 61 de la loi portant régime de presse et délit de presse au Mali. A cet effet, il a invité le juge à annuler l’ensemble des poursuites initiées contre son client Adama Dramé. Me Abdourhamane Touré abondant également dans le même sens, prône la nullité de la citation. Il a invité le parquet à ouvrir une information car, les personnes et les biens impliqués dans cette affaire sont publics.
Au cours de ce procès les avocats de la défense étaient sur les grands chevaux, lorsqu’ils décèlent plusieurs irrégularités auprès du président. Toute chose qui a poussé les avocats de la partie civile a dire que la défense est en train de faire de la dilatoire pour que leur client ne soit jugé. Ainsi, la partie civile aussi bien que le parquet a demandé à la cour de rejeter les exceptions soulevées par la défense qui, selon eux, ne sont pas fondées. Après ce débat, le juge a souhaité joindre les exceptions au fond. Et ce qui a amené les avocats de la défense à boycotter le procès, laissant l’accusé seul à la barre. Qui refusa de parler à l’absence de ses avocats. Et c’est ainsi que le boulevard a été ouvert aux avocats de la partie civile à traiter Adama Dramé de journaliste alimentaire, menteur et corruptible, déstabilisateur de régime en voulant amener le citoyen à se révolter contre Karim et contre le régime.
Ce qui a amené le parquet de requérir 3 mois d’emprisonnement avec sursis et 100 000 F CFA d’amende contre le journaliste Dramé. Car dans son réquisitoire, le ministère public a fait savoir que les avocats de la défense donnent l’impression que la loi a été violée. Or, selon lui, ce n’est pas le cas. Il dira par la suite que les avocats de la défense ont lâché le patron du ‘’ le Sphinx’’ parce qu’ils n’avaient pas d’arguments.
« Je veux une presse qui annonce et qui dénonce mais pas une presse qui prononce et qui renonce », a déclaré le Procureur. En outre, il a demandé au juge de retenir le prévenu Adama Dramé dans les liens de l’accusation de délit de diffamation pour n’avoir pas pu apporter la preuve que Karim Keïta est propriétaire de l’hôtel ‘’les Hirondelles’’. Selon le parquet, les 4 milliards de FCFA prononcés par la partie civile en guise de dédommagement sont trop élevés, à cet effet, il a souhaité à ce que ce montant soit ramené à une juste proportion.
Le prévenu pour sa part, a déploré le fait que la justice n’ouvre pas une information sur les dénonciations faites par les journalistes, sur la menace contre les journalistes et sur la disparition des journalistes.
Et c’est sur ces affirmations que le juge a remis le verdict en délibéré pour le mardi 20 juin 2017.
Bokoum Abdoul Momini LE SURSAUT

Djibril Coulibaly

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