Vendredi 26 août à Kampala se tenait le deuxième et dernier jour de consultation nationale sur la prévention et la réponse à apporter à l’extrémisme violent en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique. Afin de mener une action efficace et durable, l’autorité intergouvernementale sur le développement (Igad) a décidé d’entreprendre des consultations dans les différents pays de la région. Jeudi, les acteurs gouvernementaux ougandais étaient appelés à donner leur point de vue. Hier, c’était au tour des différents acteurs de la société civile de s’exprimer devant l’Igad sur le sujet.
L’Ouganda a été violemment meurtri par les groupes extrémistes tels que la LRA ou les ADF. En 2010, une attaque à la bombe revendiquée par les shebabs a causé la mort de plus de 70 personnes.
Pour répondre à de telles menaces, il ne fait aucun doute pour Simon Nyambura responsable de programmes à l’Igad que la société civile doit être mise au cœur des projets. « Pour contenir l’extrémisme violent, vous avez besoin que tout le monde soit sur le pont. Et la société civile est un acteur critique en la matière. Elle est là, à la base, avec la population. Vous avez besoin de tous les acteurs, les politiques, la société civile. Elle travaille avec les gens tous les jours, tout le temps. Donc ils sont bien mieux informés à propos des problèmes de la population. Bien mieux que la plupart des gens », a-t-il déclaré.
Ahmed Hadji est un survivant de l’attaque des shebabs. Depuis, il dirige une organisation musulmane qui travaille avec les jeunes. « L’une des choses que nous essayons de faire est d’aider en faisant en sorte que les gens ne se servent pas de l’islam en tant que religion pour promouvoir la violence, explique-t-il. L’autre chose est de fournir une alternative. Une part de notre rôle est de s’assurer que les jeunes aient les compétences, aient les outils, aient les possibilités en terme d’opportunités. Parce qu’il y a cette tendance à utiliser les jeunes et à profiter d’eux parce qu’ils sont sans emploi, parce qu’ils n’ont rien à faire. Et finalement sont forcés à prendre les armes. »
Ces discussions ont aussi été l’occasion pour ces acteurs de terrain de demander à l’Etat plus de coopération.
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