Si les autorités malienne et française ne le confirment pas, des médias sous d’autres cieux ont déjà tiré leurs conclusions sur la question : ‘‘ La France négocie avec le Mali le retour des migrants irréguliers’’, titre le www.lemonde.fr dans une publication en date du 5 mars. Ces négociations, indique la même source, ont lieu lors de la visite récente du premier ministre français sur le sol malien en fin février 2019 et qui avait dans ses bagages au moins 3 accords dont l’un dédié à la question migratoire.
Le premier ministre Soumeylou B. Maiga, cité par le www.lemonde.fr, ne confirme pas les faits, mais laisse comprendre que la question de la migration a été abordée lors du passage d’Edouard Philipe à Bamako : ‘‘…le gouvernement du Mali prendra toute sa part dans la régulation des flux migratoires (…). Parce que si nous ne prenons pas toute notre part dans cette gestion, bientôt nous manquerons d’interlocuteurs en Europe. On voit bien que la question de la migration est devenue un enjeu de politique intérieur majeur dans la plupart des pays’‘.
Et quant au ministre Yaya Sangaré en charge des maliens de l’extérieur, toujours sur www.lemonde.fr parle de manière voilée de la pression de la France sur le Mali autour de la question : ‘‘…Les Français trouvent que nous ne délivrons pas assez de LPC. Nous étions à 11 % de délivrance il y a environ deux ans. Aujourd’hui, nous sommes à 62 %. Eux disent qu’on est à 49 %. Quoiqu’on dise, la tendance est positive (…). Il ne faut pas entrer dans une guerre des chiffres ! Les autorités françaises trouvent qu’il y a une vague de migrants irréguliers maliens qui arrive. Mais nous, nous n’avons pas de statistiques.’’ , répondant à la question de savoir si la question de migration avait été abordée lors du passage du premier ministre français à Bamako.
Le LPC, c’est le laissez-passer consulaire, un document prouvant l’identité la nationalité du migrant irrégulier et à l’aide duquel le pays d’accueil a une idée de où conduire le migrant clandestin lors des opérations réadmission. Un document, même livré, est déchiré et jeté dans les rues par le migrant irrégulier pour ne pas se voir expulsé un beau matin. Selon le ministre Yaya Sangaré, les autorités pensent que le Mali ne livre pas assez de ce document pouvant leur permettre davantage de procéder à des opérations de réadmission.
‘‘Ce n’est pas des euros contre des migrants irréguliers’’
Lors de la visite d’Edouard Philippe à Bamako ; 85 millions d’euros pour quatre projets de développement, ont été annoncés. Au sein de l’opinion publique malienne cet argent a débloqué contre la migration irrégulière alors que les parties ; Paris et Bamako, démentent les accusations : ‘‘Cela n’a rien à voir. Ce n’est pas des euros contre des migrants irréguliers’’, indique une source proche du premier ministre français au monde.fr. Quant au ministre malien Yaya Sangaré il pense que ces 85 millions annoncés par la France ne représente ‘‘ qu’un tiers du montant envoyé chaque année’’ par diaspora malienne’’ : Je n’ai pas senti qu’ils liaient l’aide à la question migratoire. Mais ils ont quand même demandé notre compréhension, notre bonne volonté’’, confie Yaya Sangaré cité par le monde.fr.
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