Alors que la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime est réclamée par le peuple, des vidéos montrant son fils Karim Keïta dans une cérémonie caractérisée par la bringue et la ribote ont fini de convaincre définitivement nos concitoyens que ce sont les perversités qui plongent le pays dans l’enfer. Boua et sa famille charrient sans doute des flots de malédictions sur l’âme du pays.
Il ne faut pas ergoter sur les causes de la divulgation des fameuses vidéos montrant l’honorable Karim Keïta au milieu des filles de joie festoyant sans retenue, exhibant leur nudité avec une déconcertante frivolité. Ce serait une perte de temps, les faits étant suffisamment clairs et démonstratifs de la morale et de la conduite du président de la commission défense de l’Assemblée nationale du Mali depuis plus de sept ans maintenant. Les liqueurs fortes qui assaisonnent la garden party indiquent aussi incontestablement qu’il y avait libre-service quant aux perversités sexuelles. L’atmosphère atteste que les bordels de Bamako et de Paris ont été unis et déplacés ailleurs pour un moment afin d’illustrer à quel point le Mali est devenu la République des Pigalles. Le visage hideux a été tout simplement dévoilé.
En dépit de certaines dénégations véhiculées par quelques malappris nourris comme des chiens de garde pour dire que les choquantes vidéos ont été réalisées en 2012, c’est-à-dire avant l’élection de Karim Keïta comme député et super président de la commission défense du Parlement malien, la vérité n’a pas tardé à se faire valoir. Le film date bien de 2019, un an après la réélection d’Ibrahim Boubacar Keïta à la présidence de la République, alors que l’armée nationale était régulièrement surprise, blessée et décimée. C’était à l’occasion de l’anniversaire de Karim Keïta fêté aux Baléares (Espagne) auquel l’heureux bonhomme avait invité ses amis arrivés par jet privé. Un bateau de luxe, peut-être pas beau comme celui d’un prince du Golfe, mais bateau de plaisance quand même loué à des centaines de millions de francs CFA par jour, accueillait pour la circonstance des putes de luxe déambulant entre d’excellents champagnes aux vertus d’aiguiser leur sensualité. Dans l’excitation jusqu’à l’extase, l’honorable Karim Keïta pouvait montrer son large sourire pendant que les bonnes chairs lui massaient généreusement le cou en descendant la colonne vertébrale. Bander et jouir, excusez de la crudité des mots et du moment, sont naturellement les deux finalités.
Pourtant, avec une candeur blessante jusqu’au blasphème, l’honorable rejeton du Président IBK se fend d’un tweet pour protester de sa bonne morale et en administrant même le coup de pied de l’âne au peuple malien blessé : « Des esprits malintentionnés veulent me mêler à une cérémonie privée organisée à l’étranger par des amis où je n’ai fait qu’une très brève apparition et dont je n’étais ni chargé du menu, ni de la liste des invités. Mon engagement pour le Mali et le peuple malien demeure entier ». Retweet : « Ce déplacement à titre privé n’a évidemment pas coûté le moindre centime au contribuable ».
Ou il ne sait pas ce qu’il dit, ou il prend les Maliens pour des niais. Au lieu de s’excuser auprès des Maliens qui jugent sa conduite immorale, alors qu’il est vu quasi nu dans des séances qui demandent du temps, il prétend n’avoir fait qu’une brève apparition. Et ses amis? Passons, non sans rappeler que c’est le même Karim Keïta qui avait été filmé un an plus tôt, en 2018, année de l’élection présidentielle, achetant des liqueurs de prix d’or dans une boutique huppée de Paris.
Sans injure aucune, rappelons le proverbe bien connu qui dit « Tel père, tel fils ». Le père de Karim Keïta, le Président Ibrahim Boubacar Keïta, a été souvent pris dans des démesures qui ont choqué les Maliens. À un sommet de l’Assemblée générale des Nations-Unies, il a été le seul chef d’État du monde à amener avec lui à New York non seulement femme et enfants, mais en plus une délégation d’une cinquantaine de personnes. Pendant que lui-même logeait dans une suite présidentielle d’un hôtel VIP new-yorkais de 6.000 dollars la nuitée, ses enfants occupaient des chambres de 3.500 dollars et le reste de sa pléthorique et encombrante délégation, chacun, une chambre de 1.500 dollars. Puis, le voilà à Paris, à l’hôtel Plazza où la chambre la plus ordinaire coûte 1.180 euros la nuitée, mais trop banal pour IBK qui séjournera des jours durant dans la suite de 3.500 euros la nuitée.
Nous faut-il rappeler les 1250 milliards de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire 2013-2018, gigantesque bonneteau qui sera un scandaleux gâchis financier au grand malheur de l’armée malienne? Et les centaines de soldats tués parce que faute d’avoir les moyens de se défendre ? Aïe! Les crimes de cette famille tenant la République en haute perversité sont innombrables.
Amadou N’Fa Diallo