Dans la poursuite de la lutte contre le terrorisme au Sahel, le groupement tactique désert (GTD) « Bruno » s’est déployé dans le Gourma malien, en pleine saison des pluies, dans le cadre d’une opération de harcèlement des groupes armés terroristes (GAT). C’était du 7 au 20 août 2020.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Mobilisant près de 400 militaires français et maliens, cette opération majeure du GTD « Bruno » a engagé durant deux semaines un poste de commandement tactique, deux sous-groupements tactiques désert (SGTD), dont un de l’infanterie parachutiste, ainsi qu’une compagnie de marche associant des éléments français à trois sections maliennes, parmi lesquels une section de l’unité de lutte anti-terroriste de Gao ainsi qu’une section de l’unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) de Gossi.
Après plusieurs jours de reconnaissance en direction du sud-ouest sur des fuseaux distincts, les unités de la force Barkhane ont conduit des opérations de harcèlement au cœur du Gourma. « Il s’agissait dans un premier temps d’acquérir du renseignement sur les mouvements des GAT dans le secteur, et ensuite de conduire des actions de jour comme de nuit afin de les désorganiser, d’entraver leur liberté de manœuvre et au besoin de les neutraliser », précise le capitaine Jean-Baptiste, commandant d’unité du SGTD parachutiste.
Le 13 août, le GTD a bénéficié d’une livraison par air, mais pas n’importe laquelle : la première du détachement Hercules C130J récemment déployé sur la base aérienne projetée de Niamey. Cette opération logistique a permis de ravitailler le GTD « Bruno » par le largage de 33 tonnes de vivres et de carburant alors qu’ils étaient engagés en autonomie dans la zone. « Les LPA réalisées par les moyens de l’armée de l’air sont essentielles afin de durer sur le terrain et d’être en mesure de poursuivre le combat sans interruption » comme le rappelle le capitaine Mathieu, officier adjoint du SGTD parachutiste et coordinateur de l’opération sur la zone de mise à terre.
Au cours de cette mission, de nombreuses opérations de contrôle de zone ont été réalisées dans des milieux exigeants pour les matériels comme pour les hommes: marécage, forêt ou encore massif montagneux. Lors d’une des phases, après une infiltration de nuit de plusieurs kilomètres à pieds, au moment où les parachutistes progressaient sur un éperon rocheux, le peloton de reconnaissance et d’intervention appuyant la manœuvre a été pris à partie par un binôme GAT qui s’est enfui à moto.
Après ratissage de la zone, de nombreuses positions de combat ont été découvertes et des ressources logistiques des GAT ont été saisies. La pression exercée par la force Barkhane et ses partenaires dans le Gourma reste ainsi forte pour pouvoir garder l’initiative et contrarier les approvisionnements des groupes armés terroristes de la région.
Aïssétou Cissé