Acceptée sur le principe début septembre, la création d’une troisième Coupe d’Europe des clubs doit être entérinée lundi par l’UEFA à Dublin, même si, pour les experts, cette nouvelle compétition répond plus à des considérations politiques qu’économiques.
Le football, c’est un peu comme la mode, un éternel recommencement. Car jusqu’en 1999, une 3e compétition de clubs existait déjà, la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe. La première édition en 1961 avait été remportée par la Fiorentina, la dernière revenant à un autre club italien, la Lazio Rome.
Depuis lors, les « gros » clubs se disputent la Ligue des champions et les seconds couteaux se consolent avec la Ligue Europa.
Mais sous la pression des petits championnats, la puissante Association européenne des clubs (ECA) a milité pour le retour d’une 3e coupe qui serait disputée à partir de la saison 2021/2022. Une proposition dans l’intérêt du président de l’UEFA, le Slovène Aleksander Ceferin, sensible aux intérêts des petits pays et ce à deux mois d’un congrès où, seul candidat, il est déjà assuré d’être réélu le 7 février à Rome.
Un projet qui a également le mérite de fédérer les clubs et les Ligues européennes face à la Fifa et son président Gianni Infantino, qui envisage de concurrencer la Ligue des champions avec une Coupe du monde des clubs élargie de 7 à 24 clubs.
– 32 équipes par Coupe –
Au total, 96 clubs participeraient aux trois coupes, 32 par compétition. Cette réforme implique donc de faire baisser de 48 actuellement à 32 le nombre d’équipes engagées en Europa League.
Pour un spécialiste des droits marketing et de télévision, qui n’a pas souhaité être nommé, la création de cette 3e compétition européenne de clubs « est un moyen politique de faire plaisir à tout le monde, en donnant un peu de place aux petits sans énerver les gros ».
Ni le mode de qualification ni la clef de répartition des primes de participation n’ont encore été décidés.
« Le mode de qualification doit être approuvé par le Conseil à Dublin », explique à l’AFP une source proche de l’UEFA. « La distribution financière devrait être approuvée plus tard », ajoute cette même source.
Pour un autre spécialiste du football européen, souhaitant lui aussi rester anonyme, « l’objectif est que cette 3e coupe d’Europe ne perturbe pas les recettes des deux autres ». « Le but est donc que les recettes couvrent les frais et il est difficile d’espérer mieux. »
« On ne voit pas de logique économique dans cette nouvelle épreuve », renchérit le spécialiste des droits marketing. « Il va falloir pousser les diffuseurs à récupérer cette coupe et la seule solution sera une vente en bloc avec les autres coupes, car qui voudra diffuser un match entre un club luxembourgeois et un autre moldave ? ».
Pour cet expert, la solution pourrait venir d’une diffusion sur internet. S’il n’y a pas de diffuseur, « l’UEFA, qui diffuse déjà des matches de Youth League, pourrait diffuser des rencontres sur sa plateforme Over the Top (OTT) », qui devrait être disponible en mars prochain.
Interrogée sur cette possibilité, une source proche de l’UEFA répond que l’instance « étudie le projet d’une plateforme OTT mais il n’y a pas de décision définitive ni de calendrier précis pour le moment ».
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