Même après la nomination du président de la transition et celle d’un Premier ministre, la CEDEAO reste inflexible. Elle compte rester sur sa position qui est la modification de la charte de transition élaborée par la junte. Le point le plus contesté dans cette fameuse charte est la fonction de vice-président qui semble donner tous les pouvoirs en main.
Si après la prestation de serment du président intérimaire et la nomination du Premier ministre n’ont pas pu suspendre les sanctions de l’institution sous régionale, cela voudrait dire que les dirigeants de l’institution sous régionale ne sont pas satisfaits des résultats obtenus par le CNSP. Du fait que le comité National pour le Salut du Peuple a joué sur les mots de la CEDEAO notamment sur création d’une vice-présidence intérimaire. Lors du mini-sommet, l’organisation dit être pour le maintien de vice-président uniquement si la personne qui l’occupera en occurrence, Assimi Goita, limite sa mission au volet militaire. Et par la suite, la CEDEAO avait demandé la dissolution pure et simple du CNSP, ce qui Goita n’a pas respecté. Si toutefois la junte veut la levée totale de l’embargo, il doit accepter leur demande pour le bonheur des Maliens. Et aussi qu’il accepte de mettre fin à leur association c’est-à-dire le CNSP. Au lieu de cela, la junte, de son côté, reste catégorique sur son emprise sur le pouvoir et continue de faire la sourde oreille aux exigences de la CEDEAO. Pour des raisons que nous ignorons, on a l’impression que la junte cherche d’autres choses. Sinon pourquoi la coalition militaire doit continuer à exister lorsque le président de la transition et le Premier ministre ont été nommés. Que se cachent derrière toutes ses manigances? Plus encore, la détention arbitraire des détenus politiques que la junte séquestre agace la CEDEAO qui avait pourtant fait une requête en faveur de la libération de ces derniers, libération que la justice elle-même avait réclamée. Or lors de sa passation, le président intérimaire s’est dit prêt à lutter contre l’impunité en République du Mali. Entre temps, l’économie du pays est paralysie, et le grand plongeon qui devrait être dernier nous semble nous rejoindre si la junte n’adhère pas aux exigences de la CEDEAO. Nous pensons qu’avec le tout nouveau président intérimaire, un homme de caractère n’acceptera pas que cela arrive à ce pays qu’il a tant aimé. En tout cas, la balle est dans le camp du CNSP, si toutefois leur intention est de reconstruire ce pays.
À suivre
Lansine Coulibaly