La mission de la CEDEAO qui s’est séjourné du 15 au 19 juillet au Mali n’a pas pu trouver une solution adéquate à la crise qui continue de faire sombrer le pays. Le M5-RFP exprime sa déception face à la mission qui « résume au seul contentieux électoral du deuxième tour du scrutin législatif, et non à un problème plus global de gouvernance », la crise qui secoue notre pays.
Dans son communiqué d’après le départ du médiateur, Goodluck Jonathan, ancien Président Nigérian, le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) regrette que la Mission de médiation de la CEDEAO, au lieu de se pencher sur les vraies causes de la crise actuelle, ne se contente qu’au « seul contentieux électoral du deuxième tour du scrutin législatif », les dernières élections n’est qu’une des multiples manifestations.
Pour le Comité Stratégique du M5-RFP, le combat du mouvement est de sauver le Mali menacé de disparition en tant que Nation, Démocratie et République. « Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta qui porte l’entière responsabilité de ce sinistre perspectif pour notre Pays doit, par conséquent, démissionner avec son régime », indique clairement le communiqué de ce mouvement de contestation.
Cependant, le M5 affirme que le Communiqué de la Médiation reste muet et laisse sans réponses, les attentes et aspirations profondes du Peuple malien.
« Au demeurant, le M5-RFP constate qu’il y a une tentative délibérée de l’isoler et de le marginaliser en ce que le Communiqué du 19 juillet 2020 de la Mission insinue qu’excepté le M5-RFP, toutes les délégations rencontrées auraient adhéré aux propositions de sortie de crise de la Médiation », mentionne-t-elle. Avant d’ajouter que plusieurs parties prenantes, qui se sont publiquement exprimées, ont apporté un démenti formel à leur acceptation supposée des mesures proposées par la Mission. En témoigne les syndicats de la magistrature qui estiment que ces propositions sont “anticonstitutionnelles’’ et vont à l’encontre des textes fondamentaux du Mali.
Le M5-RFP estime aujourd’hui, qu’en ramenant ainsi le règlement de la crise malienne à des questions purement électorales et à leur entrée au gouvernement dit « d’union nationale », la Médiation ignore les objectifs de refondation de l’État du Mali nourris par les aspirations des Maliennes et les Maliens.
« Les arrangements institutionnels proposés par la Mission de la CEDEAO constituent un modèle typique de violations de la Constitution du Mali, alors que le M5-RFP, lors des différents échanges, s’est inscrit dans le respect des dispositions constitutionnelles du Mali, des protocoles et engagements communautaires », rappelle ce communiqué qui souligne que la Cour Constitutionnelle est « irrégulièrement reconstituée par six (6) membres au lieu de neuf (9) telle proposée». En conséquence, le M5 pense que « la même illégalité frappant le second tour avait déjà compromis les chances d’autres candidats dès le premier tour », dont il ne faudra pas négliger.
« La seule solution juridiquement soutenable et politiquement juste reste et demeure la dissolution pure et simple de l’Assemblée nationale », affirme-t-il.
Pour le M5, M. Ibrahim Boubacar Keita est « responsable de détournements massifs documentés des fonds alloués à la reconstruction des forces de défense et de sécurité, de violations récurrentes de la Constitution », «la mauvaise gouvernance »…
Au sujet de la dernière répression sanglante et mortelle des manifestations, le M5-RFP réaffirme l’exigence d’actions judiciaires contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions commises contre les manifestants à mains nues par les Forces spéciales antiterroristes (FORSAT) dans les rues, domiciles et lieux de culte.
Par ailleurs, ce mouvement réitère aussi sa demande de libération de l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition.
Bourama Kéita