Deux faits majeurs ont embaumé l’actualité politique internationale ce week end. Il s’agit de la déclaration du ‘’président normal’’ français, François Hollande de ne point briguer un second mandat et de la surprenante reconnaissance par le dictateur gambien, Yahya Jameh de sa défaite à l’élection présidentielle. Au-delà de l’effet émotionnel, l’onde de choc politique que ces deux actes ont suscité, l’obligation s’impose d’en tirer des enseignements conséquents.
Il y’a de cela quelques semaines, un chroniqueur célèbre en France écrivait d’une plume acerbe que François Hollande ne doit pas se représenter. Que tout l’appelle aujourd’hui à agir ainsi. A coup sûr, le président français aurait prêté une oreille attentive aux indications, plutôt aux conseils d’ami de ce ‘’pauvre’’ journaliste. Ça aurait été sous nos cieux, des proches du ‘’prince du jour’’ allaient taxer un tel journaliste d’aigri et son journal de chiffon à la merci d’autres politicards. Or, la presse constitue un véritable baromètre pour les hautes personnalités à ne pas tomber dans certaines erreurs, qui pourront être sources d’échec cuisant.
Sinon dans notre pays, le président IBK, avant de se décider pour 2018 doit mettre dans la balance quatre facteurs. Dont trois peuvent lui être favorable et le quatrième impossible à évaluer.
La première chose à revoir, concerne son projet politique. Les points édictés dans sa promesse électorale lors de son accession au pouvoir. Sur ce chapitre, force est d’admettre qu’il reste beaucoup à faire, surtout dans le domaine de la lutte contre le chômage, même si son ministre de tutelle continue de lui faire miroiter sous les yeux de faux chiffres. La réalité de nos jours est qu’à part les proches du pouvoir et de la famille ‘’d’abord’’ tous les maliens ont perdu espoir d’acquérir dignement un travail décent. Si des initiatives vigoureuses sont prises en ce sens, le président IBK peut se convaincre de remettre le bail.
La deuxième approche touche à la situation au nord, dont le nœud cornélien reste le retour de Kidal dans les girons du Mali. Le déclic à ce niveau fera taire tous les septiques à la mise en œuvre efficiente de l’accord issu du processus d’Alger. Avec cette médaille au cou, ‘’le Kankélétigui’’ pourra briguer un second mandat.
La troisième impérative pour le chef de l’Etat, consiste à mettre de l’ordre dans son propre entourage. Contrairement à ce qu’il peut penser, autant ses dignitaires politiques que sa propre famille biologique semblent détenir leur propre agenda. Qui ne concoure pas forcement avec les objectifs d’un second mandat pour le ‘’Mandé Massa’’. Le signe non trompeur de cette réalité a été la grogne dirigée récemment contre ‘’la belle famille nationale’’ à Quinzambougou.
La quatrième qui n’est à la portée de personne, concerne sa propre santé. Il est le seul censé connaitre son certificat médical, à cet effet, il a l’obligation d’être franc avec soi même pour dire la vérité aux Maliens. Craint et esseulé, il n’a personne près de lui, pouvant lui dire la vérité dans ce domaine. Or ce sont ses proches qui divulguent tout et vite. Comme ce fut le cas récemment lorsqu’il fut frappé par une simple malaise ‘’vagal’’. A la minute près, tout Bamako savait déjà dans quel état se trouvait leur président à Casa comme lors de sa première opération dans un hôpital parisien. Or, une troisième crise de ce genre, finira par donner raison à ceux qui estiment que ‘’ Tièkoroba dèssèra’’.
Le deuxième fait historique politique de ce weekend dont on peut tirer quelques enseignements concerne le scrutin gambien. D’abord la reconnaissance par Yahya Jammey de sa défaite et sa félicitation adressée au vainqueur. Cela démontre que contrairement aux idéaux occidentalistes, qui défendent toujours une révolution populaire pour démettre un dictateur de son piédestal, les urnes restent le seul moyen fort pour cela.
Ensuite, l’élection de l’opposant Amadou Barrow à la tête de la République de Gambie, démontre que dans le jeu démocratique le rôle de l’opposition n’est pas toujours de tout dépeindre en noir et soulever le monde contre son pays. Il est aussi de croire en ses chances et de concourir à l’acquisition du pouvoir. On espère que les dirigeants du PARENA tireront une bonne leçon de cela, eux qui passent toute l’année à pinailler, avant de se cacher ou se retirer à l’heure du scrutin.
Moustapha Diawara LE SURSAUT || LECOMBAT.FR
Voir aussi
Libération de trois soldats ivoiriens : le résultat du génie diplomatique de Faure Gnassingbé
Les autorités de la transition malienne ont libéré, « à titre humanitaire », trois (03) …