Donald Trump a atterri mercredi soir à Varsovie, début d’une tournée en Europe, pendant laquelle il assistera au sommet du G20 vendredi et samedi à Hambourg. En Pologne, il va rencontrer les présidents d’une dizaine de pays d’Europe centrale et orientale. L’occasion aussi pour lui de flatter la Pologne, alliée de longue date des Etats-Unis et un moment très attendu par le pouvoir polonais.
Donald Trump sera accueilli par le président polonais Andrzej Duda sur le parvis du château royal dans le centre historique de la capitale polonaise. Les deux hommes vont s’entretenir en tête-à-tête pendant une vingtaine de minutes avant d’être rejoints par leurs délégations, indique notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart. Pour accueillir Donald Trump en grande pompe, le gouvernement a fait venir des sympathisants de tout le pays. Plusieurs milliers de Polonais sont attendus en milieu de journée à Varsovie mais il y aura également une manifestation des opposants à la venue de Donald Trump en Pologne et ils ont promis de faire beaucoup de bruit.
Après une courte allocution à la presse, les deux chefs d’Etat se rendront au sommet des Trois mers (Baltique, Adriatique, mer Noire) regroupant les dirigeants de douze pays d’Europe centrale et orientale. Au programme des discussions : la sécurité et la politique énergétique. Des pays qui attendent un soutien renouvelé des Etats-Unis notamment face à la Russie.
Dans le même temps, Melania Trump visitera la cité des sciences Copernic avec la première dame polonaise Agata Duda.
Un discours « majeur »
Le moment le plus attendu sera le discours de Donald Trump à la mi-journée devant plusieurs milliers de Polonais, face au monument aux morts rendant hommage aux héros de l’insurrection de Varsovie. Le président américain devrait rappeler les liens forts qui unissent les deux pays. Un discours de politique internationale que le conseiller de Donald Trump à la Sécurité nationale, le général McMaster qualifie de « majeur ».
Les autorités polonaises insistent beaucoup sur le fait que c’est la première fois que le président Donald Trump va prononcer un discours en public en Europe et que c’est la Pologne qu’il a choisi pour le faire. La Pologne, pourtant montrée du doigt au sein de l’Union européenne, de plus en plus isolée sur le Vieux Continent mais qui peut compter sur le soutien des Etats-Unis. Un joli pied de nez à tous ses détracteurs en Europe.
Rappelons que Washington et Varsovie ont de nombreux points communs à commencer par un pouvoir populiste qui veut limiter l’immigration. Les deux gouvernements sont également hostiles à la politique climatique européenne et sur la même longueur d’onde en matière de sécurité. Et les relations bilatérales sont particulièrement chaleureuses depuis l’arrivée en Pologne de troupes américaines permanentes dans le cadre de l’Otan.
L’administration américaine pourrait être tentée de faire sa promotion interne, car Donald Trump a été critiqué pour son attitude pro-russe et là, en se rendant en Pologne, il montre, au contraire, son intérêt pour un pays où sont stationnées des troupes de l’Otan tout près de la frontière russe, un pays qui est loin d’avoir les meilleures relations avec Moscou, bien au contraire.
Adam Szejnfeld Eurodéputé polonais de centre droit 05/07/2017 – par Tudor Tepeneag
Écouter
Tête à tête attendu avec Vladimir Poutine
Le président américain se rendra ensuite en Allemagne pour le G20. Son tête à tête avec son homologue russe, vendredi, en marge de la réunion de Hambourg est l’un des évènements attendus de cette tournée. Selon la CIA, Vladimir Poutine a personnellement orchestré le piratage massif pendant la présidentielle. Le Congrès souhaite que Donald Trump évoque ce point dans son face à face avec le chef du Kremlin et le Sénat a voté de nouvelles sanctions contre Moscou. Ce jeudi matin, le président russe critique dans un journal allemand ces sanctions qui ne sont selon lui qu’une forme de protectionnisme caché.
Mais la Maison Blanche reste très évasive sur l’attitude qui sera adoptée par Donald Trump d’autant que celui-ci est empêtré dans une enquête sur les liens présumés de son équipe avec Moscou, rappelle notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio.
Pour le reste, les sujets ne manqueront pas lors de ce G20 : le retrait de Washington de l’accord climat, la Syrie – où la Russie, alliée de Damas, est un acteur majeur –, et la Corée du Nord et le dernier tir de missile. Tous les acteurs régionaux seront présents à Hambourg.
rfi