lundi 7 octobre 2024
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Assurance vie : Zoom sur le développement du secteur au Mali

Avec ses 11 sociétés et 32 milliards 966,1 millions de chiffres de francs CFA contre 29 milliards 603,8 millions en 2013, le secteur des assurances au Mali reste méconnu du grand public et loin derrière ses voisins de la Côte-d’Ivoire et du Sénégal.

 

Dans le classement de la fédération africaine des sociétés d’assurances de droit national (FANAF), qui regroupe 16 Etats francophones, le Mali est mal loti. Son taux de pénétration en pourcentage du Produit Intérieur Brut (PIB) est de l’ordre de 0,52% en 2013, tandis que la moyenne des pays du FANAF se situe à 0,77%. La Côte-d’Ivoire est à 1,68%. Les pays d’Europe et d’Asie, eux, ils réalisent un taux de 5 voir 6%.

Ainsi, ce secteur contribue faiblement à l’économie nationale. Œuvrant essentiellement dans deux volets à savoir : l’assurance vie et l’incendie, accidents, et risques divers (IARD), les assurances peinent à faire venir vers elles les populations et les entreprises.

Les …goulots

La branche de l’assurance Vie au Mali c’est 24% des 32 milliards du chiffre d’affaires global en 2014, contre 18% en 2013. Mieux, elle a fait un bond de 50% en une année en passant de 5,2 milliards de chiffre d’affaires à plus de 7% en 2014. Ce bond est dû à la venue des sociétés internationales qui, en faisant la promotion des produits assurance-retraite et prévoyance, ont boosté la branche. Cette embellie ne saurait cacher la difficulté pour les assurances à intéresser les populations à cette offre.

La Religion, un facteur  de blocage ?

Le 7 novembre, au cours d’une rencontre avec les gestionnaires des ressources humaines, Constant Yao Djeket, Directeur Général du groupe ivoirien NSIA et NSIA-Vie au Mali, expliquait qu’en plus de la méconnaissance de l’assurance par les populations,  il existe des blocages culturels et religieux. Selon lui, cette fois-ci s’exprimant dans un organe de la place « …Certaines personnes ont des difficultés à faire un contrat dont l’exécution dépend de la durée de leur vie».  Le même constat est partagé par Alou Tall, Directeur Technique et Commercial de Saham. «En plus du manque de culture d’assurance, le facteur religieux empêche beaucoup de souscrire pensant ainsi prévoir la mort».

Face à la difficulté de persuader les particuliers à souscrire à l’assurance qui, pourtant, génère plus de 7 milliards de francs CFA que se partagent trois  sociétés, NSIA-Vie Mali, SONAVIE et Saham, les autres se tournent vers l’IARD qui n’est pas aussi sans difficultés.

Si en Côte-d’Ivoire et au Sénégal ce sont, respectivement, 21 et 16 entreprises qui rivalisent pour s’arracher les parts de l’IARD, au Mali, ils ne sont que huit. Avec une faible bancarisation du pays, 11%, la majorité des entreprises œuvrant dans l’informel, l’intervention de l’Etat s’impose. En rendant obligatoire certaines assurances, ce secteur à son tour pourra se porter mieux.  La preuve, l’IARD est dominée par l’assurance des véhicules qui est obligatoire.

En 2013, ils ont représenté à eux seuls 37% des primes perçues. Le faible revenu et la peur de ne pas se voir rembourser en cas d’accidents freinent la souscription à cette branche qu’est l’IARD.

Bancassurance, innovation pour séduire

En vue de limiter les risques pour les Banques, d’une part et faire adhérer le maximum de personnes et sociétés, d’autre part, les deux se donnent la main. Il en existe deux formes pour les deux branches. Il s’agit d’une assurance vie qui est associée à un prêt bancaire. Même après le décès du débiteur, l’assurance paie.  Plusieurs offres concernant les IARD sont mis en place en vue de protéger les personnes assurées des dégâts et autres tragédies. Malgré leur caractère innovant, ces mesures ne semblent pas encore s’installer dans les mœurs des Maliens.

Confrontées à une fiscalité, qui est la plus lourde de l’espace UEMOA, les compagnies d’assurance espèrent un allègement pour mieux assurer.

Mohamed DAGNOKO: LE COMBAT

Rédaction

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