jeudi 12 décembre 2024
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Angola: il y a quinze ans, la guerre civile prenait fin

En Angola, il y a tout juste 15 ans, le 4 avril 2002, le gouvernement du MPLA et la rébellion de l’UNITA signaient à Luanda les accords de paix qui ont mis un terme à 27 années d’une guerre civile alimentée par les deux blocs de la Guerre froide. Après deux accords infructueux en 1991 et 1994, la défaite militaire de l’UNITA et la mort de son leader Jonas Savimbi sonnent la fin d’un conflit qui a fait des centaines de milliers de morts.

En 2002, l’offensive menée par le pouvoir puis la mort de son fondateur Jonas Savimbi précipitent la défaite de l’UNITA. Les armes se taisent enfin en Angola, sauf dans l’enclave de Cabinda où les indépendantistes poursuivent encore aujourd’hui leur guérilla. Le pays est alors exsangue. Le Mouvement populaire de l’Angola (MPLA) vainqueur s’attèle à la reconstruction des infrastructures et profite d’une décennie de croissance portée par la rente pétrolière. Mais seule une petite élite peut en cueillir les fruits. Les inégalités se creusent et les bidonvilles ne cessent de s’étendre autour de Luanda.

En quelques mois, les soldats de l’Union nationale pour l’indépendance en Angola (UNITA) sont démobilisés. Les officiers intègrent peu à peu l’armée régulière. Et l’UNITA tente de se faire une place dans la vie politique largement dominée par le MPLA comme principal parti d’opposition. Premier défi : choisir un successeur à la figure emblématique de Savimbi. Ce sera Isaías Samakuva, un homme consensuel, mais bien moins charismatique. « Le parti conserve une base sociale importante, mais sans les soutiens ni ressources de la guerre civile il n’est plus que l’ombre de lui-même », estime le chercheur Didier Peclard.

D’autant qu’en 2012 certains cadres quittent l’UNITA pour fonder une nouvelle force dénommée Large convergence pour le salut de l’Angola CASA-CE autour d’Abel Chivukuvuku. Depuis quelques années, les perspectives s’assombrissent avec la chute des cours du brut, et la crise frappe durement les Angolais. Un mouvement de contestation perce au sein de la jeunesse.

L’UNITA, première force d’opposition

Avec des scores de 9% en 2008, 18% en 2012, l’UNITA progresse malgré tout dans une Assemblée largement dominée par le MPLA. Son cheval de bataille : dénoncer la mauvaise gestion du pays, le délaissement des campagnes et l’absence de diversification économique.

Pour la première fois en 38 ans de règne, le président dos Santos annonce qu’il ne se représentera pas aux élections générales cet été. L’UNITA espère en tirer parti. Mais l’enjeu n’est peut-être pas à la hauteur du symbole. Les enfants du chef de l’Etat occupent déjà la plupart des postes clefs. Et c’est son fidèle ministre de la défense, Joao Lourenço, qui est à la tête du parti et donc du pays s’il remporte le scrutin.
rfi

Djibril Coulibaly

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