15 000 000 de personnes au Sahel ont besoin d’une aide humanitaire en 2022, affirme le coordonnateur des secours d’urgence des Nations-Unies. Pour les soulager, la somme à collecter est estimée à plus de 1100 milliards de FCFA. L’annonce a été faite la semaine dernière. C’était lors d’une réunion virtuelle sur la région du Sahel.
Le nombre de personnes dans le besoin d’aide humanitaire passe donc de 11 à 15 millions en une année. 2,1 millions de personnes déracinées du Sahel ont été enregistrées fin 2021 par l’Agence de l’ONU pour les réfugiés. Le HCR souligne aussi que 410.000 réfugiés sont enregistrés au Burkina Faso, au Mali et au Niger. « Rien qu’au Burkina Faso, le nombre total des déplacés internes est passé à plus de 1,5 million à la fin de 2021 », martèle l’agence. Il faudra ainsi mobiliser plus de 1100 milliards de FCFA pour répondre aux besoins humanitaires au Mali, au Niger et au Burkina Faso, précise le chef de l’humanitaire de l’ONU.
Cette situation s’explique par plusieurs facteurs. Le Coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths, cite notamment les conflits, l’instabilité politique, la sécheresse et l’insécurité alimentaire, la pandémie et le changement climatique, sans oublier les violences basées sur le genre.
À ce niveau, Martin Griffiths précise que même la moitié de cette somme n’est pas encore disponible. « Environ 402 milliards de FCFA ont été collectés par les organisations humanitaires », indique-t-il. Il affirme aussi qu’il faudra mettre davantage l’accent sur la résilience, les solutions durables et la coopération entre les secteurs de l’humanitaire et du développement, ainsi que celui de la paix.
La situation est « intenable » au centre du Mali
« L’insécurité alimentaire de cette année est notoire », c’est ce qu’a affirmé le maire de la commune urbaine de Bankass. Selon lui, la campagne agricole 2021-2022 a été désastreuse. Le sac de mil que les populations pouvaient payer à moins de 20 000 FCFA est cédé aujourd’hui à 26 000 FCFA. Une situation intenable, selon l’élu qui appelle les autorités à plus d’actions pour éviter la catastrophe.
À cette situation, s’ajoute aujourd’hui la fermeture des frontières entre le Mali et les pays de la CEDEAO depuis le 9 janvier 2022. Cette situation accentue la souffrance des populations déjà affectées par la pauvreté.
Bourama KEITA LE COMBAT