Le président nigérien, Mohamed Bazoum, a apporté son soutien aux soldats français engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Dans une interview, le dirigeant nigérian assure que le départ des forces françaises de Gao au Mali provoquera le chaos alors que les pays du Sahel font face à un ennemi commun.
Connu pour son franc-parler et sa proximité avec Paris, Mohamed Bazoum n’est pas allé par quatre chemins pour critiquer les détracteurs de l’armée française au Sahel. Il a salué l’engagement de la France dans la lutte contre le terrorisme dans cet espace et assure que le départ des troupes françaises provoquera un chaos dans la région, notamment dans la ville malienne de Gao.
«Et si les Français s’en vont, vous êtes sûrs que ces armées-là, qui ont leur devoir aujourd’hui, elles seront en mesure de faire face à cette situation ? Non ! Moi, je suis sûr que le jour où les Français plieront bagage à Gao, ce sera le chaos ! Les gens de Gao le savent de toute façon», a déclaré Bazoum.
Une « reconnaissance » envers la France et ses « sacrifices » ?
« De tous les pays qui sont engagés à nos côtés dans la lutte contre le terrorisme, aujourd’hui la France est le pays qui consent le plus de sacrifices », a affirmé M. Bazoum dans cet entretien à la radiotélévision nigérienne. Selon lui, les détracteurs de son régime et de la France n’ont « aucune idée du nombre de terroristes arrêtés dans la zone de Torodi (proche du Burkina) avant qu’ils ne passent à l’acte » et ce, « grâce à la coopération avec les services de renseignements français ». « Nous sommes reconnaissants à la France de ce qu’elle fait pour sécuriser le Sahel ». Une déclaration qui intervient au moment où les manifestations contre les soldats français au Sahel se sont multipliées.
Durant une semaine, un convoi des soldats français a été bloqué par des jeunes manifestants à Kaya, dans le centre-nord du Burkina Faso. Si le convoi a finalement poursuivi sa progression vers le Niger, on a appris qu’il a à nouveau été bloqué à Tara, dans l’ouest du pays de Bazoum.
Ancien cacique du régime de Mahamadou Issoufou, Mohamed Bazoum a été élu à la tête du Niger à l’issue d’une élection contestée par l’opposition. Installé au palais de Niamey, l’ancien ministre de l’Intérieur s’est illustré à travers ses déclarations controversées envers le Mali, un voisin sahélien.
BK LE COMBAT