Le président français Emmanuel Macron a discuté vendredi dernier avec certains chefs d’Etats du Sahel de « la transformation » du dispositif militaire français au Sahel. Il a reçu ses homologues burkinabés, Roch Marc Christian Kaboré, Nigérien, Mohamed Bazoum, et le président du Conseil militaire de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, mais en l’absence des dirigeants de la transition malienne avec qui l’Élysée est en froid depuis septembre passé.
Au cours de cette réunion d’une heure à l’Élysée, les quatre dirigeants » ont fait un point d’étape sur la transformation en cours du dispositif militaire français au Sahel », qui « vise à recentrer l’action de la France sur la lutte contre le terrorisme et le soutien aux armées nationales », selon la présidence. « Ils ont également évoqué les activités opérationnelles à venir de la force conjointe du G5 Sahel », a précisé l’Élysée à l’issue de la rencontre, organisée en marge d’une conférence internationale pour la Libye. Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire, l’opération Barkhane, en quittant notamment ses trois bases les plus au nord du Mali pour le recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso.
Selon la France, ce plan prévoit une réduction des effectifs, de plus de 5.000 actuellement, à 2.500/3.000 d’ici 2023. Ces changements interviennent dans un contexte de tension entre la France partenaire historique du Mali à la suite d’un nouveau coup d’État à Bamako. Cette tension est montée d’un cran en septembre lorsque le Premier ministre de transition malien Choguel Kokalla Maïga a accusé Paris d’un « abandon en plein vol » en raison de ce plan. Des critiques censées justifier le possible recours par Bamako à la société paramilitaire privée russe Wagner, décrite comme proche du président russe Vladimir Poutine. Les chefs des diplomaties russes Sergueï Lavrov présents vendredi à Paris, et le Malien Abdoulaye Diop ont réaffirmé jeudi leur volonté de poursuivre le partenariat militaire entre les deux pays, arguant d’un risque terroriste renforcé par le retrait partiel des troupes françaises.
« Ce qui préoccupe aujourd’hui, le Mali, c’est la situation sécuritaire encadrée par un accord de coopération militaire et technique qui définit de notre coopération avec la Russie. Et dans ce cadre, nous avons un certain nombre de besoins qui ont été exprimés à la Russie. Besoin en termes d’équipement notamment les moyens aériens, besoin aussi en termes de formation, en termes d’entraînement de nos personnels, mais aussi en termes d’assistance pour pouvoir utiliser ce matériel. », a laissé entendre Abdoulaye Oumar Diop sur le plateau de Sputnik.
Il faut rappeler qu’au cours de cette visite de travail à Moscou, le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a rencontré les ambassadeurs africains accrédités auprès de la République fédérale de Russie. La réunion s’est tenue à l’ambassade du Mali à Moscou.
Le chef de la diplomatie malienne leur a explosé la situation actuelle de notre pays liée notamment aux multiples défis sécuritaires et sociopolitiques. Le Mali, a-t-il insisté, a plus besoin aujourd’hui d’accompagnement que de sanctions et de pression.
Les diplomates africains ont hautement apprécié la démarche du ministre Diop. Tous ont exprimé leur solidarité au peuple malien et s’engagent à soutenir les autorités de la transition à relever les différents défis du moment.
L’ensemble du Corps diplomatique a salué également le courage, la détermination et les efforts des autorités de la transition dans la recherche des solutions maliennes aux problèmes du Mali, une volonté du peuple malien.
Bourama KEÏTA LE COMBAT