Le sentiment anti-français qui est observé depuis quelques mois au Mali s’accentue après la publication du dernier rapport de l’Organisation des Nations-Unies incriminant la France. En effet, le mardi 30 mars 2021, la division des droits de l’homme de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) a indiqué que près de 20 civils ont été tués lors d’une frappe aérienne.
Selon la Minusma, le groupe touché « était très majoritairement composé de civils qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire ». Même si la France est montée au créneau quelques heures après la publication de ce rapport pour émettre des réserves par rapport aux conclusions du document, ces accusations viennent nourrir davantage la demande de certains leaders relative au départ des soldats français.
Appels à manifester contre les forces françaises
Depuis plusieurs mois, le sentiment anti-français est affiché ouvertement au Mali. Certains groupes organisés organisent souvent des manifestations pour réclamer le départ illico des soldats français du Mali. C’est le cas par exemple du mouvement « Yerewolo Debout sur les remparts » qui a lancé en janvier dernier un appel à manifester contre la présence des forces de l’opération Barkhane. La manifestation avait été en effet prévue pour se tenir à la place de l’indépendance à Bamako.
« Le 20 janvier, c’est pour marquer un point de départ. Parce qu’effectivement, le président Modibo Keita, le père de l’indépendance malienne, avait demandé à l’époque, précisément le 5 septembre 1961, à la France de faire évacuer ses troupes des bases de Kati, Bamako, Gao et Tessalit. », avaient expliqué les organisateurs lors de l’appel qui a été lancé. « Sinon, le 20 janvier, c’est un appel pour que les Maliens se mobilisent et qu’à partir de là, nous puissions mener un combat sérieux, un combat acharné contre la présence de toutes les forces internationales sur notre territoire. », ont-ils poursuivi.
Par ailleurs, le célèbre artiste Malien Salif Keita, avait tiré à boulets rouges sur l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta toujours par rapport à ce sujet. Par le canal d’une vidéo qu’il avait publiée sur le réseau social de Mark Zuckerberg, l’interprète de « Nous pas bouger » accusait la France d’être à l’origine des actes terroristes qui se passent dans le Sahel en général et au Mali en particulier.
Cyrille Coulibaly LE NOUVEAU REVEIL