vendredi 22 novembre 2024
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Hélicoptères Caracal: la Pologne provoque l’ire de Paris

La Pologne a confirmé dans une lettre à Airbus ce vendredi 7 octobre sa décision de rompre les négociations pour l’achat d’une cinquantaine d’hélicoptères Caracal, fabriqués par l’avionneur européen. En réaction, le président François Hollande a décidé de reporter une visite en Pologne prévue le 13 octobre.

L’affaire avait pourtant bien commencé. En avril 2015, le Caracal d’Airbus remporte la compétition face à des concurrents italien et américain. On parle alors de 70 machines, un chiffre qui sera finalement ramené à 50. Après une évaluation opérationnelle, les autorités polonaises reconnaissent que l’hélicoptère européen est la meilleure solution technique et économique. Car au-delà des performances de la machine, Varsovie veut faire tourner ses usines.

Airbus propose alors un régime d’« offset » – des investissements compensatoires – à la hauteur de 100 % de la valeur du contrat, TVA comprise. Le partenaire polonais PGZ, propriété de l’Etat, produira des pièces de Caracal, construira l’hélicoptère et sera associé à son exportation. A la clé, des milliers d’emplois.

Mais en octobre 2015, la Pologne passe à droite avec la victoire du PiS, le parti Droit et justice, aux élections législatives. Le nouveau gouvernement fait durer les négociations sur les « offset », exige de nouveaux projets industriels et finalement décide de rompre les négociations.

« Une logique de passager clandestin »

« La Pologne empoche les aides européennes, mais achète presque exclusivement du matériel militaire américain ; c’est une logique de passager clandestin », commente une source diplomatique française. Une allusion aux dizaines de milliards d’euros d’aides structurelles versés à la Pologne.

« En 2004, ils avaient fait le même coup, en achetant des F16 américains tout en rejoignant l’Union européenne. La Pologne a un besoin urgent d’hélicoptères de manœuvre, ils vont donc forcément en acheter et ils vont se tourner une fois de plus vers le Pentagone », assure une source proche du dossier.
rfi

Djibril Coulibaly

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