Le coup de force du 18 août 2020, mettant fin au régime jugé incapable de redresser le pays du président Ibrahim Boubacar Kéïta, aurait causé bien plus de mal que de bien.
Lymphatique expiation ou châtiment à outrance ? Expression sur fond de désespoir pour le renouveau du pays. Conséquence directe du coup d’État militaire du 18 août 2020 contre le régime du président Ibrahim Boubacar Kéïta jugé inapte d’un changement notable vers l’émergence de cette nation. Si, ce régime était incapable de prendre les bonnes décisions pour l’émergence, le coup de force des putschistes aurait fait plus de dégâts qu’on ne croit. Un coup d’État militaire qui a enlisé davantage le pays dans une difficile condition dont nul ne peut nier. Voilà la réalité ! Il (régime) a donné lieu à sa faiblesse et son inaptitude aux forces colonels militaires qui ne satisfont pas nos attentes. L’espoir naissait alors, mais que dire ou espérer en ce moment ? Depuis bien de temps, l’espoir d’un changement notable s’évapore au regard de la gestion des nouvelles autorités de la transition. Gestion que beaucoup de Maliens depuis un certain temps, désapprouvent catégoriquement. Le coup d’État du 18 août 2020 aura fait ou marqué son empreinte après cinq (5) mois de l’installation des organes de la transition. Déjà, les regrets ou le mea culpa s’introduisent dans les travers de l’esprit des acteurs contestateurs du régime déchu. Du mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), à la classe politique, en passant par le très influent l’imam Mahamadou Dicko, tous regrettent amèrement, et se sentent trahis au front. L’imam qui, dans son récent manifeste la semaine dernière publié sur les réseaux sociaux, a exprimé un regret majeur ou un mea culpa pour la gestion des dirigeants de ce pays. « Les gouvernants doivent vivre avec l’obsession de l’intérêt général de la lutte contre l’impunité et l’intolérance, en faveur de l’égalité face à la loi et dans l’accès des services publics. Nul être non plus n’est parfait. Je me suis trompé en soutenant des hommes qui, guidés par des intérêts égoïstes et matérialistes, n’ont pas su incarner le redressement du Mali tant souhaité. J’ai cru, comme 2013, qu’une participation forte à un projet électoral pourrait, à elle seule, porter l’espoir de résolution de nos problèmes de gouvernance politique et sociale. Je me suis trompé. Je le regrette sincèrement », précise l’imam dans son manifeste. Et d’ajouter :« Je suis sans agenda caché, ni ambition personnelle ou intérêt partisan, mais je suis inquiet de ce feu qui embrase nos villes et nos campagnes, et qui pourrait, à terme, détruire le vivre ensemble dans cette maison commune qu’est le Mali. » Lymphatique expiation ou châtiment à outrance ? Chacun commence à reconnaitre ses erreurs, ce serait un changement ou un réveil prépondérant dans ce processus du réveil citoyen. Un changement notable. Ne jamais se laisser berner par quiconque ! Du début de la transition ou du coup d’État jusqu’à nos jours, tout a été mis en place en parallèle ou en solitaire par les colonels qui se sont saisis du pouvoir illégalement à travers ce coup très réussi le 18 août 2020. « On ne récolte que ce qu’on a semé », nous dit un adage. Notre pays est en train de récolter les conséquences directes du coup d’État militaire de 2012, et celui du 18 août 2020.
Moriba DIAWARA