Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Dr Mohamed Ould Mahmoud a présidé la cérémonie de signatures du ‘’ contrat bail emphytéotique entre l’Office du Niger et la Commission de l’UEMOA pour les parcelles de Kandioura et de Touraba ‘’ avec celle de ‘’ l’accord de rétrocession des travaux de réhabilitation et de renforcement de l’abattoir de Sabalibougou ‘’. C’était hier, jeudi 12 novembre 2020, en présence de M. Abdallah Bouréima, Président de la Commission de l’UEMOA ; les Commissaires de l’UEMOA ; du Président Directeur Général de l’Office du Niger, M. Abdel Kader Konaté ; le Directeur Général d’AGETIER MALI, M. Zana Koné ; du Représentant Résident de la Commission de l’UEMOA à Bamako ; des Cadres de la Commission de l’UEMOA ; et des Représentants des organisations professionnelles de la filière bétail/viande du Mali.
À cette occasion de signature, d’une part, du Contrat de bail emphytéotique entre la Commission de l’UEMOA et l’Office du Niger, dans le cadre de la mise en valeur des terres de l’Office du Niger, et d’autre part, de l’Accord de rétrocession des travaux de réhabilitation et de renforcement de l’Abattoir de Sabalibougou à Bamako, entre la Commission de l’UEMOA et le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche du Mali. Cette présente permettra à la sécurisation juridique des investissements tout en facilitant la mobilisation du financement pour l’achèvement des travaux.
Le Président de la Commission de l’UEMOA, M. Abdallah Bouréima a exprimé ses sincères remerciements et félicitations aux Autorités de la Transition pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité fraternelle en leur souhaitant de bonnes réussites.
Il a rappelé que c’est par Décret N°07-141/P-RM, du 23 avril 2007 que l’État malien a autorisé l’attribution à la Commission de l’UEMOA, des parcelles de Kandiourou et Touraba totalisant 11 288 ha dans la zone de l’Office du Niger.
« À la suite de ce décret, le processus d’aménagement et de mise en valeur des terres a été marqué par : « la signature, le 24 avril 2008, d’une part, de la Convention entre l’État et la Commission de l’UEMOA définissant les conditions d’attribution desdites parcelles et, d’autre part, des Conventions de maîtrise d’ouvrage déléguée avec AGETIPE Mali et AGETIER ; la réalisation en 2008 des études de faisabilité conduites sur la totalité de la superficie de 11 288 ha ; la signature, le 3 novembre 2011, d’un Protocole d’accord définissant la composition et le fonctionnement du Comité de Suivi de mise en œuvre des termes de la Convention signée; le démarrage, en janvier 2012, des travaux sur le casier de Touraba de 2 174 ha avec un niveau d’exécution à ce jour de 83% ; l’aménagement en maîtrise d’eau totale de 500 ha sur la parcelle de Touraba, dont 250 ha ont été attribués à titre gracieux à l’État du Mali; la réception définitive du partiteur T1 comprenant les canaux et drains permettant l’irrigation des 500 ha aménagés ; la construction des infrastructures socio-économiques au profit des populations du site d’une valeur de 785 millions de francs CFA composée d’une école de six (06) classes ; un centre de santé avec une maternité ; une cité de 110 logements comprenant des latrines et douches ; cinq (05) hangars pour le marché ; un parc de vaccination des animaux ; un magasin de stockage d’une capacité de 500 tonnes ; quatre (04) forages équipés de pompe à motricité humaine (PMH) et ; une piste rurale d’accès du village de Sokolo à la cité », a-t-il déclaré.
Selon lui, la Commission de l’UEMOA salue l’engagement de l’État malien dans la mise en œuvre de cet important projet qui a connu des difficultés depuis quelques années, en raison d’un différend entre le Maître d’Ouvrage Délégué (MOD) et l’Entreprise chargée des travaux. « Cet engagement ainsi que les efforts de toutes les parties concernées ont permis récemment le règlement du différend qui avait conduit à l’arrêt du projet depuis mai 2016 », a-t-il laissé entendre.
Afin de poursuivre les activités du projet dans un cadre juridique approprié et conforme à l’esprit du Décret autorisant l’attribution des deux parcelles, un projet de Contrat de bail a été élaboré conjointement par l’Office du Niger et la Commission de l’UEMOA.
Il dira que, dans la perspective de relancer et d’achever les activités du projet, l’UEMOA vient de lancer une étude visant à actualiser le dossier du projet, notamment la consistance et le coût des travaux restant à réaliser.
Avant d’ajouter que, les résultats de cette étude a été confiée à un cabinet malien ayant une grande expérience de ce type de mission, qui permettront à la Commission d’arrêter les actions à mener pour l’achèvement des travaux du projet.
« Ainsi, avec cette évolution, nous pouvons affirmer que le projet régional de mise en valeur des terres de l’office du Niger dans le cadre de l’UEMOA entre dans une nouvelle phase tout en restant fidèle à son objectif initial de contribution à la sécurité alimentaire et de renforcement de l’intégration régionale », a-t-il estimé.
Concernant le second volet de la cérémonie, qui est la signature de l’accord de rétrocession au Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, des travaux de réhabilitation et de renforcement de l’abattoir de Sabalibougou à Bamako.
Il a réaffirmé que la Convention relative aux travaux de réhabilitation et de renforcement de l’Abattoir de Sabalibougou à Bamako porte sur un montant global de trois cents millions (300 000 000) de francs CFA et s’inscrit dans la dynamique de développement de la filière bétail-viande, l’une des cinq (5) filières agricoles prioritaires de l’UEMOA.
À l’en croire, en décidant d’apporter cet appui, la Commission de l’UEMOA a voulu accompagner le Mali dans ses efforts pour un meilleur respect des règles d’hygiène et des normes sanitaires, contribuant ainsi à la protection de la santé publique et à l’augmentation de la valeur ajoutée des viandes commercialisées dans le pays.
Spécifiquement, il s’est agi dans le cadre de cette Convention de : « la réhabilitation du bâtiment et du renforcement des équipements de saignée, d’abattage, d’habillage et de découpe de l’abattoir ; du renforcement de la chambre froide de l’Abattoir de Sabalibougou et l’installation de nouvelles chambres froides dans les marchés de Niamakoro et de Kalaban Coura ; l’achat d’un camion frigorifique ; la connexion au réseau d’eau potable ; la construction de bureaux, de vestiaires et de toilettes pour le service d’Inspection vétérinaire ; la construction de vestiaires et de toilettes pour le personnel d’abattage et enfin ; la construction d’un box d’inspection avec lave-mains à pédale, stérilisateurs, tables, chaises et armoire pour les inspecteurs vétérinaires.
Avant de souligner que toutes ces réalisations ont été faites avec la Maitrise d’Ouvrage Déléguée des travaux, confiée à AGETIER MALI, qu’il a félicité pour l’excellent travail accompli dans le cadre de la mise en œuvre de cette convention.
Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, M. Mohamed Ould Mahmoud s’est réjoui de la tenue de la présente cérémonie à Bamako qui marque un jalon indélébile dans la mise en œuvre des projets de l’UEMOA au Mali.
S’agissant du projet UEMOA en zone Office du Niger, il a précisé que la Commission de l’UEMOA a décidé de contribuer à la promotion durable du secteur agricole et de la sécurité alimentaire.
Elle a spécifiquement décidé, avec l’accompagnement de l’État malien, d’investir en zone Office du Niger, en lançant un projet d’aménagements pour l’irrigation de 11 288 ha de terres en maîtrise totale de l’eau.
Il a aussi félicité et remercié la Commission de l’UEMOA qui n’a ménagé aucun effort pour l’aboutissement de cet important projet qui s’inscrit parfaitement dans le processus d’intégration de notre espace tout en contribuant à la sécurité alimentaire des populations.
Selon ses dires, dans un tel contexte, la promotion de ce secteur constitue une priorité qui traduit le cadre de référence de la politique économique et sociale sur le moyen et le long terme dans ce secteur, vise à favoriser une croissance économique à fort impact sur le développement humain.
La Convention entre l’UEMOA et le Gouvernement du Mali, relative à la réhabilitation de l’abattoir de Sabalibougou de Bamako, s’inscrit en droite ligne dans le cadre du quatrième axe stratégique de la Politique de développement de l’élevage du Mali et plus spécifiquement dans l’action relative à la création et/ou modernisation des infrastructures d’abattage.
« Conçu au départ pour abattre 80 bovins et 120 petits ruminants par jour, cet abattoir atteint, aujourd’hui, des records d’abattage de 200 bovins par jour. Ce rythme d’abattage a soumis à rude épreuve les équipements et a créé une situation sanitaire peu reluisante (absence d’eau potable, de vestiaires, de toilettes …). Mettre à niveau l’Abattoir sur le plan hygiénique, réhabiliter son outil de production et renforcer ses capacités de production et de transport de viande étaient devenues une nécessité », a-t-il indiqué.
Avant de clore son intervention, il a salué l’ensemble des porteurs de ce projet dont : « la Commission de l’UEMOA, l’AGETIER, les différentes Entreprises et les techniciens de l’Abattoir pour leur engagement sans faille et leur sens de responsabilités, qui ont permis l’aboutissement d’un abattoir réhabilité et renforcé au profit du Mali ».
Aïssétou Cissé