La nouvelle transition qui permettra au Mali d’échapper à l’embargo voit enfin le jour. Même si le démarrage de cette transition suscite quelques boutades autour du mode de désignation du président et du vice-président, il est globalement satisfaisant. Le fait que les Maliens soient unanimes à reconnaitre la compétence et l’intégrité de celui qui est désigné comme président est un motif suffisant de satisfaction. Sa situation d’ancien militaire ne gêne aucunement.
Au contraire, c’est un atout supplémentaire en sa faveur pour nous, autres Maliens. Même si cela n’est pas important, il faut reconnaitre que le mode de désignation a comporté un vice de forme. Bien sûr, l’idéal était qu’il fût collégial. Mais ma compréhension est ceci : autour de la prise de ce genre de décision dont la pertinence est évidente, si la discussion promet d’être byzantine et infructueuse, pour éviter de tourner en rond, le pragmatisme s’impose. Les membres du M5 sont certes dans leur bon droit. Mais nous osons compter sur leur ouverture d’esprit et leur patriotisme pour tolérer cette erreur, afin que nous puissions avancer. Unissons-nous derrière cette équipe qui va s’installer afin qu’elle soit assez forte pour jeter les bases d’un nouveau Mali intégral, libre, juste et porteur d’espoir. Nous lui faisons confiance, mais nous restons vigilants et à l’instar de l’Imam Dicko, nous serons regardants sur tous les actes qu’elle posera. L’opportunisme et la lâcheté devenant une pratique courante dans notre pays, nous espérons que l’instinct militaire permettra aux nouvelles autorités d’éviter les pièges et de ne pas être dociles à l’égard d’une certaine opinion. Dans les priorités de la nouvelle transition, nous souhaiterions que figurent la nécessaire révision et l’application desdits accords d’Alger. Cette révision doit pouvoir se négocier avec l’Algérie, voisin et ami du Mali. L’Algérie qui n’est plus dans le contexte de la signature desdits accords. Aussi, il serait souhaitable qu’elle étudie la possibilité d’une révision des accords de défense signés avec la France. Je signale ici que vis-à-vis des rapports avec la France, l’opinion malienne dans sa plus grande part est jaune comme un citron mûr. Le seul sucre qui puisse édulcorer le jus de ce citron est celui de la franchise et de la probité. Je ne suis pas francophobe. J’aime la France où vivent beaucoup de mes compatriotes. J’aime la France, cette vieille compagne. J’aime la France, pays de la Déclaration universelle des droits de l’homme. J’aime la France parce que l’injustice et la perversité sont aux antipodes de la Révolution française. Concernant nos frères de la CEDEAO et de l’Union Africaine, tout en les remerciant pour leur bienveillante sollicitude à l’égard du Mali, je les invite à une croissante solidarité avec nous. Nous sommes dans le même besoin de liberté et de développement. Donnons-nous la main.
Ensemble, nous vaincrons. Mes remerciements vont également à toutes les bonnes volontés éprises de justice et de paix à travers le monde qui, de près ou de loin, se soucient de la délivrance du Mali.
Bonne route à l’équipe de transition du Mali
Welcome to our brother and friend Good Luck Jonathan. Thank him very much!
Elhadj Drissa Doumbia Écrivain domicilié à Yirimadio-Bamako