Hier, mardi 18 août 2020, s’est tenu un point de presse du M5-RFP au siège de la CMAS de l’Imam Mahmoud Dicko. Les leaders de la contestation annoncent dès ce mardi, le blocage de tous les axes et frontières du pays. Bien avant cette rencontre avec la presse, le syndicat des enseignants signataires du 15 octobre était de nouveau en grève. Tous les services affiliés à l’éducation ont été fermés par les grévistes hier 17 août au Mali et annonce aussi la poursuite des mouvements ce mardi.
Face à ces différents fronts en ébullitions, le ciel s’assombrit pour le Président IBK et son clan, prédisent certains observateurs.
Au cours du point de presse organisé par le M5-RFP, les leaders de la contestation avaient posé des conditions pour accepter une rencontre avec le Président, IBK à la demande de la CEDEAO. Il s’agissait pour le Président IBK de présenter des excuses publiques à l’imam Mahmoud Dicko, la libération des militants arrêtés injustement, la libération de l’honorable Soumaila Cissé, la justice pour les victimes civiles tuées en juillet 2020 lors de la manifestation au domicile de l’Imam et enfin négocier le départ d’IBK.
Au cours de cette conférence, les leaders du M5-RFp sont restés fermes sur leurs positions, notamment celle de la démission du Président IBK et son gouvernement.
En conséquence, le M5-RFP annonce une série de manifestations non-stop qui débute ce mardi vers la rive droite, mercredi rive gauche, jeudi à Kati et la sortie des femmes et enfin vendredi pour le grand saut jusqu’à samedi à la Place de l’Indépendance.
Pour cette nouvelle sortie, plusieurs associations et syndicats ont annoncé leur présence. Il s’agit entre autres des syndicats des transporteurs, les boulangers, les fonctionnaires des départements de finance et matériel (DFM), les agents de police, les surveillants de prison, les syndicats d’enseignants, les travailleurs des mines, les Cadres chrétiens de l’Administration, la Communauté des Tamasheqs noirs entre autres.
Grève des syndicats des enseignants
À travers cet arrêt de travail illimité sur le territoire national, démarré hier lundi 17 août 2020, les grévistes réclament l’application immédiate de l’article 39. Un texte dont l’effectivité avait été annoncée tambour battant par le président de la République IBK. Cette situation commence au moment où certaines épreuves des examens de fin d’année se déroulaient.
Par ailleurs les services affiliés à l’éducation sont « fermés jusqu’à l’application de l’article 39 ». Le syndicat des enseignants signataires du 15 octobre est de nouveau en grève. Tous les services affiliés à l’éducation ont été fermés par les grévistes hier lundi.
Les Centres d’Animation Pédagogique (CAP), les académies d’enseignement et autres services affiliés à l’éducation ont tous été fermés par les grévistes. Sur des affiches devant certaines structures, on pouvait lire « Tous les services affiliés à l’éducation restent fermés jusqu’à l’application de l‘article 39 ».
Certains élèves en plein examen d’Éducation Physique et Sportive (EPS) du DEF (diplôme d’Étude Fondamental) ont même été contraints de rentrer à la maison. Cette décision est motivée selon le syndicat des enseignants signataires du 15 octobre « par les lenteurs constatées dans l’application du projet de loi relative à l’article 39 ». Ce texte prévoit une majoration des revenus des enseignants à hauteur de 22 % depuis janvier 2019 et 9 % à partir de janvier 2021.
Les syndicats des administrateurs civils ont déposé un préavis de grève de 360 heures et la grève débute à partir du 31 août 2020.
Au moment où le pays est plongé dans la contestation du Président de la République, d’autres manifestations de grande envergure sont annoncées par le M5-RFP avec cette fois-ci toutes les couches socioprofessionnelles et surtout les enseignants.
Cette annonce faite hier est un signe de mauvais augure pour le régime IBK dont les soutiens sont devenus de plus en plus en plus rares. Le pays est désormais sur une poudrière avec ces contestations multiples et diverses contre le même régime.
Bourama Kéïta