Au Zimbabwe, le président Mnangagwa ne parvient pas à contrôler l’inflation. Les prix s’envolent malgré la décision, en février, de transformer le système monétaire. Désormais, la valeur des billets d’obligation utilisés comme monnaie n’est plus rattachée au dollar. Cependant, l’économie continue de plonger dans le rouge et les habitants ont de plus en plus de mal à acheter des biens de consommation courante.
Acheter du pain, par exemple, est un luxe que beaucoup de Zimbabwéens ne peuvent plus se permettre: les prix ont doublé en seulement quelques jours et il en va de même pour beaucoup d’autres produits.
Selon l’agence de statistiques nationale qui a revu ce mois-ci sa méthode de calcul, l’inflation a atteint 66,8 % en mars, par rapport à la même période l’année dernière. Ainsi, cette montée des prix laisse planer le spectre de 2008 lorsque le pays, touché par une hyperinflation sans précédent, avait alors vu son économie s’effondrer et avait dû abandonner sa monnaie au profit du dollar.
Ces hausses des prix font « souffrir le peuple », a reconnu le président, jeudi dernier, lors de la fête de l’indépendance du pays. Il s’agit, selon lui, des conséquences du comportement « des acteurs du monde des affaires, de l’industrie et du commerce ».
Le président Emmerson Mnangagwa promet la détermination du gouvernement à restaurer le pouvoir d’achat, mais en attendant, la pseudo-monnaie du pays ne cesse de chuter, forçant les entreprises à augmenter leurs prix et entraînant avec elle tout espoir de sortie de crise de la population.
rfi