vendredi 26 avril 2024
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VIE CHÈRE AU MALI: La population à bout de souffle !

 

À Bamako comme à l’intérieur du pays, les prix des denrées de première nécessité connaissent une hausse phénoménale. Cette flambée inquiète de plus en plus les populations puisqu’elles espéraient que les prix allaient baisser après l’embargo.

Des facteurs exogènes comme la Covid-19 et ses conséquences, des facteurs internes tels que l’insécurité, la baisse de la production de certaines denrées et la situation socio- politique du Mali ont été mentionnées comme principales raisons de la hausse des prix, selon le Gouvernement.

Tout récemment, la principale raison avancée par les autorités était l’embargo qui nous a été imposé par la CEDEAO et l’UEMOA entre janvier et juillet 2022.  Face à cette situation, plusieurs mesures ont été prises par le Gouvernement comme la négociation avec les syndicats des commerçants pour la fixation des prix, les exonérations des taxes sur certains produits et le renforcement des mécanismes de contrôle des prix.

Ainsi, cette hausse des prix a eu comme conséquences pour les commerçants la baisse de la vente et l’adoption d’autres stratégies pour les ménages. Il s’agit entre autres de la réduction du nombre de repas par jour, des dépenses non alimentaires ou la diminution de la fréquence des achats. Les populations ont été plus que soulagées de la levée de ces sanctions qui pesaient sur le Mali, et espéraient que les choses allaient s’arranger au lendemain.

Toutefois, les prix des produits alimentaires de première nécessité ne cessent de grimper de jour en jour.  Les denrées principalement concernées sont celles alimentaires (huile, riz, lait, le poisson de mer et des produits alimentaires locaux comme la viande et les légumes).  Cette hausse atypique de prix de ces produits affecte le panier de la ménagère et impacte négativement la consommation alimentaire des ménages urbains notamment ceux qui sont les plus vulnérables.

Aboubacar Kamara, affirme ne plus rien comprendre de cette cherté de la vie à Bamako. « Je suis un jeune débrouillard, je gagne mon argent au jour le jour et je ne sais pas comment maintenir l’équilibre à ce rythme. Chaque jour, on se rend compte que le prix de quelque chose a augmenté. Si ce n’est pas l’essence, ce sont les produits alimentaires, les légumes au marché, etc. Dans tout ça, nous gagnons la même somme qu’avant et nous sommes obligés de nous plier en quatre pour joindre les deux bouts », dit-il.

Maintenant, rien n’est facile au marché, des revendeurs aux acheteurs. Le constat est le même dans la plupart des marchés de la capitale et dans les régions. Choqués par cette flambée des prix, des consommateurs demandent au Gouvernement de trouver une solution à ce problème, car selon certains témoignages, au regard du contexte actuel du pays, les prix doivent baisser, mais c’est tout à fait le contraire dans les marchés. Certaines femmes ont affirmé que des produits comme le lait, le sucre, le mil connaissent une flambée et ne sont plus à la portée de beaucoup de familles. Rappelons que la cherté ne concerne pas seulement les denrées de première nécessité, il y a aussi le carburant  qui connaît une troisième augmentation depuis le début de cette année.

Le directeur général du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence, M.Bougadary Doumbia, après avoir rassuré la population d’une allégeance des prix après l’embargo, est revenu sur ses propos lors d’une interview sur ORTM. «Depuis 2020 à nos jours, nous avons constaté qu’avant l’embargo, l’augmentation des prix a débuté depuis le début de la pandémie de Coronavirus. Pour résoudre ces problèmes, le président a eu l’idée de ne plus réclamer les taxes sur l’importation de quelques produits de première nécessité. Tout allait bien jusqu’à la suite de l’embargo au mois de janvier 2022», explique-t-il.

Ainsi, M.Doumbia avance la guerre en Ukraine pour justifier la hausse des prix en plus de la mauvaise saison pluviale de l’année passée. «Après la levée de l’embargo, beaucoup pensaient que c’était le seul problème or le premier problème était au niveau du Coronavirus qui a fait plus de dégâts, de 2020 à 2021. Il n’y a pas eu assez de pluie dans nos champs et l’embargo aussi s’est manifesté. La Russie, qui réglait la majeure partie de nos problèmes de carburant et de céréale, a commencé une guerre au mois de février 2022. Donc ce n’est pas facile de gérer les autres problèmes comme nous avons fait avec l’embargo», a-t-il déclaré.

Il faut savoir que les productions agricoles et industrielles au Mali ne couvrent pas tous les besoins alimentaires conduisant le pays dans une situation de forte dépendance des importations alimentaires. Le Mali importe 70 % des denrées de sa consommation alimentaire le rendant vulnérable aux crises au niveau mondial avec pour conséquence une hausse des prix sur les différents marchés.

Vu que cette hausse des prix « est indépendante des autorités», les populations devraient-elles s’armer de courage pour affronter cette situation, sans compter sur d’éventuelles stratégies de sortie de crise ?

Kadia DOUMBIA LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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