L’organe formé par les putschistes qui ont renversé en août le président Ibrahim Boubacar Keïta a été officiellement dissous, comme le réclamait notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). « Le Comité national pour le Salut du peuple (CNSP) est dissous », indique un décret daté du 18 janvier, signé notamment par le président de transition Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane.
Le 18 août dernier, le président Keïta après des mois de contestation dans le pays a été renversé par un petit groupe des colonels alors que le Mali est en pleine tourmente sécuritaire et politique depuis des années. Ce comité, avaient annoncé les militaires, était créé pour diriger le pays. Sous la pression de la CEDEAO, ils ont mis en place des organes de transition (présidence, Premier ministre et gouvernement, organe législatif) et se sont engagés à rendre sous 18 mois le pouvoir à des dirigeants civils issus d’élections, sans pour autant annoncer la dissolution du CNSP.
Cependant, l’emprise exercée par les militaires sur la transition ainsi que l’ampleur de la tâche suscite des interrogations sur le respect de cette échéance au sein de l’opinion. Plusieurs fois dénoncée par les politiques et la société civile. Ce cri a été entendu par la CEDEAO qui a pris une décision lors du dernier sommet virtuel tenu entre les chefs d’État. Bien avant cette rencontre, une mission de haut niveau de la CEDEAO dirigée par le Médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan venue au Mali a fait savoir le 12 janvier ne pas avoir à ce stade de raison de douter du respect de ce délai, mais elle a une nouvelle fois réclamé que le CNSP soit « formellement dissous ».
Le décret présidentiel répond donc à cette demande. Toutefois, l’emprise militaire demeure palpable sur la transition.
Bourama Kéïta