Le second tour de la présidentielle ukrainienne oppose le sortant Petro Porochenko à l’humoriste Volodymyr Zelensky, novice en politique. A deux jours de l’élection, les deux concurrents se sont retrouvés ce vendredi 19 avril lors d’un face à face organisé dans le stade olympique de Kiev.
Devant 60 000 personnes, les deux adversaires se sont affrontés dans un débat aux airs de grand spectacle. Mais à l’arrivée, le public a surtout assisté à un dialogue de sourds entre le président sortant et son rival, grand favori des sondages.
Un dialogue de sourds, d’autant qu’une bonne partie du public dans les tribunes a eu du mal à entendre ce qui se passait tout en bas, à l’extrémité du terrain de jeu où les deux candidats se sont affrontés derrière des pupitres blancs, entourés de leurs soutiens et de leurs proches.
Deux scènes avaient été montées de part et d’autre de la pelouse. Petro Porochenko est apparu en premier, acclamé par ses partisans, nettement plus nombreux que ceux de son adversaire. Beaucoup de personnes avaient été amenées de province en autocar. Après l’hymne national, le chef de l’État a décidé de rejoindre la tribune de Volodymyr Zelensky.
L’acteur a été désigné pour débuter les débats. Dans ses propos préliminaires, il a insisté sur le fait qu’il était un homme simple, qu’il avait beaucoup à apprendre. Une perche vite reprise par le président. « Nous voyons une incompétence totale, nous sommes confrontés à des défis qui exigent du président courage et expérience internationale. Comment compte-t-il occuper les fonctions de commandant en chef ? » a répliqué Petro Porochenko.
« Le président doit venir du peuple, il ne doit pas être un oligarque », a répondu Volodymyr Zelensky. « Comment se fait-il que l’Ukraine, un des pays les plus pauvres, soit dirigée par le président le plus riche de son histoire ? » s’est interrogé l’humoriste, qui accuse son adversaire d’avoir rechigné à lutter contre la corruption.
Durant la petite heure de débat, les deux candidats ont passé leur temps à s’invectiver sans jamais véritablement répondre aux questions. Rien ne dit que ce débat aura fini de convaincre les 15% d’indécis.
rfi