Après les vacances, Emmanuel Macron reprend son bâton de pèlerin européen : il se rend au Danemark mardi et mercredi, puis en Finlande. A l’occasion de la conférence annuelle aux ambassadeurs ce lundi à l’Elysée, le chef de l’Etat français a de nouveau fait de l’Europe l’une de ses priorités, mais ses plans sont contrariés par la montée des populismes et l’affaiblissement de l’Allemagne. Dans ce contexte, il lui faut trouver de nouveaux alliés pour réformer l’UE et pour gagner les prochaines élections européennes qui auront lieu dans 9 mois.
Voilà 36 ans que le Danemark n’avait pas reçu un président français en visite officielle. Emmanuel Macron n’a plus le choix : s’il veut faire avancer ses projets européens, il lui faut choyer des pays souvent négligés.
« Nous avons parfois oublié certains pays de l’Europe sous prétexte que nous les voyions à chaque Conseil européen. L’Europe ne se fait ni à Bruxelles ni à Paris ni à Berlin. Elle se construit dans la diffusion inlassable de nos idées, de nos projets », a affirmé ce lundi matin le président français lors du traditionnel discours aux ambassadeurs.
La France, rempart face aux « nationalistes »
Un an après le discours de la Sorbonne, l’heure n’est plus aux grandes envolées et à l’optimisme débordant. « Nous sommes au milieu d’une crise européenne », reconnait Emmanuel Macron. Le président érige la France en rempart face aux « nationalistes » et à ceux qui veulent « désagréger » l’Europe avec dans son viseur et la Hongrie et l’Italie.
« L’Italie est contre l’Europe qui n’est pas solidaire sur le plan migratoire, mais elle est pour l’Europe des fonds structurels lorsque j’écoute certains ministres. La Hongrie de Viktor Orban elle n’a jamais été contre l’Europe des fonds structurels et de la politique agricole commune, mais elle est contre l’Europe quand il s’agit de tenir de grands discours sur la chrétienté », a-t-il déclaré.
Renforcer la solidarité européenne
Comme à Quimper en juin dernier, Emmanuel Macron réduit l’élection à venir à une opposition binaire entre pro-Européens et populistes. A neuf mois d’un scrutin crucial, le chef de l’Etat se lance dans le « combat européen ». Et il prévient : « il sera long et difficile, et il ne fait que commencer. »
Pour accroître l’intégration et renforcer la zone euro, le président a sa solution sur la table : l’accord trouvé avant l’été avec Angela Merkel. Avec la chancelière allemande, qu’il revoit tout début septembre, le chef de l’Etat va revenir à la charge sur un tabou outre-Rhin : les transferts financiers en zone euro et évoquer aussi un sujet plus consensuel entre Paris et Berlin : une défense européenne autonome.
Réformer les institutions
C’est une institution du multilatéralisme mondial cette fois que le président veut aussi réformer : l’OMC. Comme François Hollande l’avait fait pour le conflit en Ukraine avec les célébrations du débarquement en Normandie, Emmanuel Macron veut profiter de la venue à Paris le 11 novembre pour le centenaire de l’armistice de nombreux dirigeants américains, européens, chinois et japonais pour une rencontre, une réflexion commune sur les règles de l’organisation mondiale du commerce.
rfi