Dans le cadre des assises nationales de la refondation qui devront se tenir avant l’organisation des élections, une table ronde sur la mise en place de l’organe unique de gestion des élections a réuni les forces vives de la nation le weekend écoulé au Centre International des Conférences de Bamako. Cette rencontre de trois jours a regroupé les partis politiques, la société civile et le gouvernement. Mécontents, de nombreux partis politiques, qui réclament le respect des délais de la transition, soit l’organisation d’élections générales le 27 février prochain, ont boycotté la rencontre.
Les autorités de la transition estiment que ces assises donneront la parole à tous les Maliens et seront la base d’un nouveau Mali, d’où l’importance de leur tenue. «Une opportunité de reparler du Mali : les médecins du Mali avaient déjà prescrit des propositions de réponses aux maux du Mali, sauf que cela n’a jamais été administré. Aujourd’hui, nous pourrons le faire, en appliquant résolument ces propositions pour bâtir les fondements d’un nouvel État», a indiqué Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la refondation de l’État, chargé des relations avec les institutions. Le ministre a également ajouté que “toutes les décisions qui sortiront de ces assises seront exécutoires”.
La classe politique et la société civile sont divisées sur la nécessité de ces assises. Certains estiment que ces rencontres ne seront pas différentes des précédentes et seront donc de trop. Ceux-là doutent de la pertinence de ces assises et même des moyens pour leur organisation.
« Vu les dissensions qui existent entre les gens, nous n’avons pas pu épuiser les termes de référence donnés aujourd’hui, observe ainsi Seydou Traoré, membre d’une organisation de la société civile. La société malienne est très divisée, et nous avons besoin que chacun mette de l’eau dans son vin pour arriver à un consensus. »
D’autres, par contre, pensent qu’il est important de tenir ces assises nationales de la refondation de l’État. « Chaque élection entraîne des crises post-électorales, affirme Ascofaré Ouleymatou Tamboura, et cela vient vraiment de nos institutions qui ont beaucoup de choses qu’il faut revoir. »
« Se focaliser sur le temps aujourd’hui, c’est mettre la charrue avant les bœufs », affirme un autre participant alors que cet autre pense que ces assises ne servent à rien « On a eu le dialogue national et, avant cela, la conférence d’entente national, ça ressemble à des répétitions », dit-il. «Chacun doit se donner la main pour qu’on aille à ces deux axes prioritaires, la tenue des assises et également l’organe unique de Gestion », martèle ce dernier.
Plusieurs partis politiques absents à cette rencontre jugent cette réforme inutile dans les délais qui reste à la transition.
Sept membres nommés par décret
Les attributions d’un nouvel organe de gestion des élections étaient justement au cœur de cette première journée. Son mode d’organisation et son fonctionnement ont été largement débattus. Sur le plan national, et sous réserve de validation, cette super structure de gestion des élections seraient composées de sept membres nommés par décret pour un mandat de sept ans non renouvelable. Des prérogatives qui sont pour l’heure loin de faire l’unanimité.
Six cents personnes issues des forces vives de la nation participent à cette table ronde. Elles ont pris fin hier, dimanche 26 septembre 2021.
Kevin KADOASSO LE COMBAT