Le tête-à-tête entre les deux présidents N’Daw et Macron, qui s’est tenu le 27 janvier à l’Élysée, a tourné autour du prochain sommet G5 de Ndjamena qui devra décider de l’avenir de la présence militaire française au sahel, mais surtout, il était véritablement question de la transition et les dernières manifestations antifrançaises au Mali.
Accompagné de trois de ses ministres, le président de transition malien, Bah N’Daw, a été reçu, par le président français, Emmanuel Macron. Autour d’un déjeuner de travail, les deux personnalités ont passé en revue la situation du pays, mais surtout, l’actualité brulante relative à la présence des militaires français au Sahel avec la reprise des mobilisations antifrançaise dans le pays.
Également, au menu des discussions : la coopération bilatérale, la transition au Mali et le sommet G5 de Ndjamena qui se tiendra les 15 et 16 février prochains.
Le tête-à-tête entre les deux présidents a duré une trentaine de minutes et la discussion a tourné autour du prochain sommet G5 de Ndjamena. Mais, il a aussi été question de la transition au Mali, confie-t-on, dans l’entourage de Bah N’Daw, de son rythme, de ce qui a été fait et de ce qui n’a pas été mis en œuvre.
Les échanges ont été « directs », ajoute Zeini Moulaye, le ministre malien des Affaires étrangères. Mais cette première prise de contact s’est visiblement bien passée. L’entretien a été « franc et nécessaire », a conclu Bah N’Daw devant certains membres de son entourage.
Pour sa première rencontre avec M Macron, le président de transition malien était accompagné de trois de ses ministres, celui des Affaires étrangères ainsi que ceux de la Défense et de l’Administration territoriale. Les colonels Sadio Camara et Abdoulaye Maiga, tous les deux issus de l’ex-junte, ont également pris part à ce déjeuner de travail.
La ministre française des Armées, Florence Parly, et son homologue des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, étaient également présents.
Au-delà des questions sécuritaires et politiques, tous ont échangé autour de la coopération bilatérale dans son ensemble. La coopération militaire entre les deux pays serait évoquée. Durant ce déjeuner de travail à l’Élysée, Bah N’Daw et son homologue français ont parlé de coopération entre Bamako et Paris notamment le partenariat opérationnel entre les FAMA, Barkhane et la force conjointe du G5 Sahel. Les deux dirigeants ont fait également le point sur la lutte antiterroriste, du retour de l’administration dans les zones d’insécurité, de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Étaient présents à ce déjeuner de travail la ministre française des armées Florence Parly et le ministre des Affaires étrangères Jean Yves Le Drian.
Demander le retrait des militaires français
Cette visite intervient dans un contexte de manifestation contre la présence militaire française au Mali et dans le sahel. Elle a également lieu, au lendemain de la dissolution du Comité national pour le Salut du peuple CNSP. Un organe formé par les militaires qui avaient renversé Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020.
Pour le mouvement de contestation contre la présence des forces françaises au Mali « Yèrèwolo ton débout sur les remparts », le président malien doit saisir l’occasion pour demander le retrait des forces françaises du Mali. Selon un des responsables du mouvement en France, cette visite ne vise pas à servir les intérêts du Mali.
Bourama Kéïta