vendredi 13 décembre 2024
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Sort des sortants de la Faculté des Sciences et Techniques de Bamako (FAST) : Une équation à plusieurs inconnus !

La création de l’université en 1996 peut être considérée comme la plus grande restructuration de l’enseignement supérieur dans notre pays. Cette reforme a permis de changer le statut de certaines “écoles supérieures” (ou « grandes écoles ») en facultés, écoles et instituts universitaires. Cependant, elle n’a pas su donner un dispositif clair à la situation des sortants de la Faculté des Sciences et Techniques de Bamako (FAST), voués pour la plupart au chômage direct.
Selon des données récentes, le nombre d’étudiants au Mali s’élève à plus de 100 000, repartis entre 10 facultés et grandes écoles (FSJP, FSEG, IPR/IFRA, FLASH, ENI, FAST, FMPOS, ENSUP, IUG et ISFRA). Vu le nombre croissant d’étudiants, l’enseignement supérieur est confronté à des problèmes majeurs au nombre desquels : le nombre insuffisant d’enseignants dont environ le tiers serait composé de vacataires ou contractuels, le manque d’infrastructures, l’insuffisance du matériel pédagogique et surtout et l’inadéquation des formations avec le marché d’emplois au Mali.
A rappeler qu’auparavant, les diplômes délivrés par l’enseignement supérieur malien étaient des bac + 7 (Institut Supérieur pour la Formation et la Recherche Appliquée, avatar du Centre Pédagogique Supérieur des années 1970), des bac + 5 (Ecole Nationale de Médecine, de Pharmacie, d’Odonto-Stomatologie) des bac + 4 (autres Grandes Ecoles), des bac + 2 (Institut Universitaire de Gestion, avatar de l’Ecole des Hautes Etudes Pratiques des années 1970, Ecole Nationale des Postes et Télécommunications, supprimée par le président Alpha Oumar Konaré sans qu’on en sache la raison).
Aujourd’hui, à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) de Bamako, les étudiants sont victimes d’un système d’étude universitaire dénommé ‘’LMD’’ (Licence Master Doctorat) instauré depuis la rentrée universitaire 2007. Il permet aux nouveaux bacheliers des séries scientifiques du lycée d’accéder à deux filières : MPC (Math-Info ; Math-Ph ; Ph-Info ; Ph-Ch) et CBG (Bio-Chimie ; Bio-Géologie). Ainsi, à la fin du cycle de la licence, selon la filière choisie, l’étudiant est promu à l’acquisition d’un diplôme de licence soit en Informatique ou de celui sur des spécialités, telles : Physique Appliquée, Mathématiques, Physique chimie, Géologie, Biologie ou Bio-chimie.
Là où le bât blesse, c’est au niveau de la 2ème catégorie de licence, la MPC : on ne sait pas s’il s’agit d’une licence professionnelle ou d’une simple licence pour accéder à l’acquisition du Master (non encore disponible). Car, après l’obtention de ladite licence, il n’est plus possible de poursuivre ses études de Master dans une Université privée, ou même de la reprendre la licence au sein d’une telle institution, tout simplement, parce que l’authenticité de ce diplôme n’est pas reconnue.
Pire, les détenteurs de cette licence ne sont pas autorisés à participer à aucun concours de la Fonction publique au Mali, contrairement à leurs homologues, détenteurs de la licence en informatique de l’IUG.
Malgré tout cela, on continue de former des étudiants à la FAST dans les mêmes spécialités. Dans quel but ?
Assurément pour gonfler le budget de l’enseignement supérieur, estiment certains sortants de cette faculté ; d’où leur ras le bol général devant leur sort.
Il sied donc aux spécialistes de l’enseignement supérieur dans notre pays (Dieu seul sait combien il y en a sous nos cieux) de résoudre vite cette équation, sinon, des jeunes formés dans des domaines scientifiques comme la physique-chimie, peuvent facilement se faire recruter par des organisations jihadistes. Que Dieu nous en épargne.
Bokoum Abdoul Momini LE SURSAUT

Djibril Coulibaly

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