vendredi 22 novembre 2024
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Sénégal: le procès de jihadistes présumés encore renvoyé, au 9 avril

Le procès de trente jihadistes présumés devant un tribunal de Dakar pour « actes de terrorisme et financement du terrorisme » a encore été renvoyé mercredi, au 9 avril, à la demande du parquet, a constaté un journaliste de l’AFP.

Ce procès est inédit au Sénégal, notamment par le nombre de prévenus dans une affaire de ce type, dont un célèbre imam, Alioune Ndao, originaire de Kaolack (centre).

L’imam est poursuivi, selon un de ses avocats, « simplement pour avoir été le maître coranique d’un prévenu ayant été au Niger », l’un des pays où sévit le groupe jihadiste Boko Haram. Ce prévenu est accusé d’avoir mis en relation certains de ses coprévenus avec des jihadistes étrangers, selon un avocat de la défense.

Ils sont notamment poursuivis pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », « blanchiment de capitaux en bande organisée », « actes de terrorisme » ou encore « financement du terrorisme », selon une source judiciaire.

« L’affaire n’est pas en état d’être jugée. Le tribunal ordonne le renvoi au 9 avril », a déclaré Samba Kâne, président de la chambre criminelle spéciale du Tribunal de grande instance de Dakar. C’est le troisième renvoi de cette affaire, après deux premiers le 27 décembre, à l’ouverture du procès, et le 14 mars.

Il a été demandé par le parquet qui a voulu ajouter à la liste des 28 prévenus appelés mercredi à la barre deux autres « omis » dans l’ordonnance de renvoi, selon lui.

Certains prévenus sont en détention « depuis plus de deux ans », a protesté Me Moussa Sarr, un avocat de l’imam Ndao. Des avocats de la défense ont réclamé la tenue d’un procès « dans un délai raisonnable ».

La salle était remplie de parents et partisans des prévenus et qui ont lancé « Allah akbar » (Dieu est le plus grand, en arabe), à leur arrivée, sous haute surveillance des gendarmes.

En octobre 2016, un imam sénégalais, Ibrahima Sèye, a été condamné en appel à deux ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme ».

Le Sénégal a été jusqu’à présent épargné par les attentats jihadistes, qui ont frappé d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.

Mais il a renforcé la sécurité devant les hôtels et de nombreux bâtiments publics après les attentats qui ont touché depuis 2016 le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, alors que le Mali voisin est le théâtre d’attaques jihadistes quasi quotidiennes.

Pays réputé pour sa tolérance religieuse, le Sénégal compte plus de 90% de musulmans, qui pour la plupart adhèrent à l’islam soufi représenté par différentes confréries.
AFRICATIME

Djibril Coulibaly

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