jeudi 18 avril 2024
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Sacs plastiques : Qu’en est-il de l’interdiction ?

Désormais, le 3 juillet de chaque année  est  institué journée mondiale sans plastique.  Au  Mali,  une loi interdisant les sacs et sachets fabriqués à la base de cette matière a été  votée en 2012, mais son application  sur le terrain traine encore et encore.

Un sachet plastique est «comme une plaie. Or, un être humain qui a une plaie purulente et qui ne veut pas la soigner, finit par se gangréner », explique Oumar Goïta, Spécialiste des questions sur les sachets  plastiques.  Une allusion qui illustre assez bien  le problème que posent  les sachets en matière  non dégradable. «Ce n’est pas qu’une question d’environnement, c’est aussi une priorité  d’aménagement du territoire et de santé », avance Goïta,  en réponse, selon  lui, à plusieurs  personnes qui minimisent la problématique.

En 2012, l’Assemblée Nationale  du Mali a adopté la loi interdisant sur toute l’étendue du territoire national la production, l’importation  et la commercialisation des sacs  plastiques non biodégradables. Mais devant entrer en vigueur depuis avril 2013,  l’application de cette loi se fait toujours attendre et semble même en train de s’acheminer vers les oubliettes. La croisade contre les sachets plastiques qui devant permettre  au Mali d’emboiter le pas d’autres pays africains et étrangers comme le Rwanda, le Sénégal et la Côte-d’Ivoire, n’aura finalement jamais eu lieu au Mali. La même année, des séances de  concertation se sont tenues entre différents acteurs pour trouver des alternatives adéquates à la  fin du «sac plastique» (ou sachets plastiques). « Tous étaient là, importateurs, Spécialistes du Ministère de l’Environnement et fabricants de sachets biodégradables, en vue de finir pour de bon avec cette problématique. Mais, malheureusement, depuis lors, rien n’est sorti de cette réunion», déplore Goïta. Il faisait également état de l’achat de 15 détecteurs qui devaient s’effectuer en 2014 pour un coût estimatif de 400 millions de francs CFA. «Jusqu’à présent nous n’avons rien vu ; même de loin, et, pis, malgré une exonération sur les produits biodégradables, la Douane fait payer des échantillons à ceux qui veulent se lancer dans cette importation. Ce n’est pas incitatif », selon notre interlocuteur. Toujours, selon lui, la mauvaise foi  affirmée des commerçants et le laxisme de l’Etat sont les principales causes du blocage de la loi votée par les Parlementaires. «Ceux  qui importent les sacs plastiques  au Mali sont immensément riches et puissants, ils leur suffisent d’une petite brèche pour s’engouffrer, et l’Etat, en retour, ne montre aucune opposition », ajoute-t-il. Des propos réfutés par les commerçants qui mettent en avant leurs efforts pour se conformer aux textes en vigueur. «Les personnes ont généralement peur du changement. La population sera désemparée  si elle ne voit plus les fameux sachets noirs ou d’autres couleurs. Nous n’avons, pour l’heure, pas besoin de cela », se défend, Mohamed Touré, Grossiste au Grand marché de Bamako.

Comme solution, à l’avis de Goïta : « Il faut des mesures fortes et que tout le monde respectera obligatoirement. Les sachets biodégradables ont une durée de vie de 6 à 9 mois pour les composables et de 18 mois pour les Oxo bio, faits de matières synthétiques biodégradables. A contrario, le sachet que nous utilisons dure près de 400 ans ». Et l’urgence est, donc, de passer à l’action pour préserver la santé des populations et protéger notre environnement

Zénébou Maïga : LE COMBAT

Rédaction

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