mardi 10 décembre 2024
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Révision constitutionnelle : Le PARENA invite le Président de la République à retirer le projet

Le samedi 10 mai 2017, devant un parterre de journalistes, le parti PARENA sous la direction de son Président Tiébilé Dramé a rencontré les Hommes des médias pour dénoncer la révision constitution d’une part et, d’autre, de dévoiler la surfacturation et le détournement des deniers publics  à l’occasion de la mise en œuvre des PPP (Partenariat public privé). Cela dans le cadre des cinq projets de route et du deuxième pont de Kayes.

Deux points étaient à l’ordre du jour au cours de cette conférence de presse animée par Tiébilé Dramé, Président du PARENA. Dans un premier temps, il s’agissait, pour le conférencier, de démontrer que cette révision constitutionnelle n’était pas nécessaire au moment où le pays est en insécurité. 

A ce propos, le conférencier laissera entendre que le Mali traverse une des périodes les plus difficiles de sa longue Histoire. «Chaque semaine le sang coule au Mali. Chaque semaine des jeunes militaires maliens ou leurs compagnons des forces internationales tombent au Nord et au centre du pays. Dans ses Régions, les communautés qui vivaient en harmonie  s’en prennent les unes aux autres. Jamais le Mali n’a été autant divisée. Jamais l’ethnie et la tribu n’ont été autant mises de l’avant comme elles le sont aujourd’hui dans le Nord et le Centre. Jamais la mauvaise gouvernance n’avait fait autant de ravages. C’est l’existence même de l’Etat malien qui est menacée. C’est dans de tel contexte que le Président de la République a initié la révision de la  Constitution adoptée en janvier 1992 par le Peuple souverain du Mali », explique le Conférencier.

 Non au tripatouillage  de la Constitution de 1992

« Si la Constitution n’est ni le Saint Coran, ni la Sainte Bible, elle ne doit pas, elle ne peut pas être révisée sans dialogue politique, sans concertation avec l’opposition et les forces vives du pays. Le Président et son Gouvernement tentent, en ce moment, un passage en force qui procède du mépris et de l’arrogance et qui heurte la conscience démocratique », argue Tibilé Dramé. 

Le PARENA, par la voix de son Président, invite le Président de la République à retirer ce projet. Le PARENA lance un vibrant appel à toutes celles et à ceux qui sont opposés au bricolage en cours de la Constitution à se rassembler dans une large convergence, une large coalition, un large front pour exiger le retrait de ce projet diviseur et dangereux  pour la cohésion nationale.

Le Kilomètre de bitume au lieu de 250.000 est facturé à plus de 495.000 francs CFA

Le conférencier, dans un second temps, a dénoncé les actes de surfacturation et de détournement des deniers publics perpétrés dans les projets prioritaires routiers dans le cadre des PPP (Partenariat public privé).

C’est ainsi que le conférencier dira qu’après avoir interrogé les spécialistes, le Kilomètre de bitume ne peut en aucun cas dépasser 250 millions de francs CFA, quelle que soient la qualité et l’épaisseur du goudron.

Or, toujours selon Tiébilé Dramé, le kilomètre du goudron pour la seule route qui va relier le Banconi  à Nomsombougou coutera aux contribuables maliens plus de 495 millions de francs CFA.

La route Banconi-Nomsombougou, longue de  56 kilomètres, à 27 milliards 730 millions de francs CFA.

La Route Kangaba frontière Guinéenne, 52 Kilomètres, à 19 milliards 437 millions de francs CFA.

Celle de Kayes à Sadiola, 90 kilomètres 42 milliards 478 millions de francs  CFA.

Route Yanfolila-Kalana, 52 kilomètres, à 18 milliards 829 millions francs CFA.

Route Barouéli-Tamani, 30,6 kilomètre, à 7 milliards 223 millions francs CFA.

Le conférencier a aussi expliqué que ces montants sont beaucoup plus élevés que les enveloppes inscrites au Budget d’Etat 2017 au titre des infrastructures routières. Jugez-en :

Le pont de Kayes : 48 milliards de francs CFA au lieu des 55,5 conclus avec les entreprises ; Banconi-Nomsombougou : 17 milliards contre 27,7 concédés à l’entreprise ; 

Kangaba-Frontière  guinéenne : 13,5 contre 19,5 milliards de francs CFA négociés avec l’entreprise ; 

Yanfolila-Kalana : 13 milliards dans l’inscription budgétaire contre 18,8 convenus avec l’entreprise ; 

Barouéli-Tamani : 5 milliards inscrits au Budget national contre 7,2 conclus avec l’entreprise chargée des travaux.

Les dépassements se passent de commentaires : 29,5 milliards de francs CFA !

La passation des marchés des PPP se fait sur fond d’entente entre les donneurs d’ordre et les Bénéficiaires pour alimenter une caisse noire destinée à financer les prochaines campagnes électorales. 

Selon Tiébilé Dramé, il a été procédé à des consultations restreintes qui n’étaient, en fait, que de passage de marchés de gré à gré déguisés. Selon des sources concordantes,  il a été imposé aux entreprises des ristournes d’au moins 15% des montants des marchés. 

Ainsi, les entreprises se sont engagées à cotiser des sommes colossales : entre 1 et 5 milliards de francs CFA. 

Abdoulaye Faman Coulibaly : LE COMBAT

Rédaction

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