Suite à l’inclusion des femmes dans le gouvernement de transition de la République du Mali et leur participation active à la gouvernance du pays, S.E. Ellen Johnson Sirleaf, Ancienne Présidente du Libéria, non moins Présidente d’honneur du Réseau des Femmes Leaders Africaines (AWLN) s’est prononcée à travers une déclaration. C’était mercredi 7 octobre 2020, à Monrovia.
Dans la déclaration de la Présidente d’honneur du Réseau des femmes leaders africaines, S.E. Ellen Johnson Sirleaf s’est félicitée des derniers développements politiques en République du Mali et des mesures constructives qui ont été prises jusqu’à présent. À cet égard, AWLN exhorte les nouvelles autorités à veiller à ce que les femmes maliennes soient représentées de manière égale et significative dans tous les organes de transition et de gouvernance.
« Si nous nous félicitons des derniers développements qui jettent les bases pour surmonter la crise, y compris la formation d’un gouvernement de transition, nous craignons que les femmes ne soient pas véritablement associées au processus », a-t-elle souligné.
Selon elle, l’Afrique dispose de lois, de politiques et d’autres mécanismes institutionnels novateurs du point de vue national et régional pour autonomiser les femmes et faire progresser leurs droits. « Celles-ci incluent la Déclaration solennelle sur légalité des sexes en Afrique et le Protocole de Maputo sur les droits des femmes », a-t-elle rappelé.
En outre, les États africains soutiennent la mise en oeuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité, qui exhorte les États à assurer une plus grande représentation des femmes dans la prise de décision dans les institutions et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de prévention des conflits, ainsi que dans la gestion et le règlement des différends. Le Mali est l’un des pays africains qui disposent d’un plan d’action national.
Ainsi, s’appuyant sur ces instruments, en décembre 2015, le Mali a adopté une loi établissant des mesures visant à promouvoir l’égalité des sexes dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. La loi stipule désormais que les institutions publiques et toutes les différentes catégories de services publics au Mali doivent avoir pas moins de 30% d’hommes ou de femmes. Malheureusement, cette loi n’a pas été respectée lors des récentes nominations.
Cependant, l’AWLN déplore la non-conformité du gouvernement de transition au Mali avec loi, avec la nomination de seulement quatre (4) femmes sur vingt-cinq (25) membres.
« La composition du gouvernement de transition est le premier véritable test de l’engagement des nouvelles autorités en faveur de légalité des sexes. Ce moment doit présenter un nouveau départ pour que les femmes, les hommes et les enfants du Mali s’unissent et évoluent ensemble afin de façonner l’avenir de leur pays », a-t-elle affirmé.
Dans le cadre de ce processus, la consultation de hauts niveaux qui a réuni des femmes leaders du Mali, des représentantes de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, de l’Union africaine, des Nations Unies et des femmes dirigeantes d’AWLN, a lancé les appels suivants:
«toutes les parties prenantes maliennes à préserver l’intérêt suprême de leur pays par-dessus toute autre considération et les appelle en outre à inclure les femmes et à prendre en compte leurs priorités dans les négociations pour mettre fin à la crise immédiate et trouver des solutions à long terme; l’inclusion des jeunes et des hommes dans les efforts des femmes pour une paix et une stabilité durables; le renforcement des mécanismes de protection des droits des femmes, en particulier contre la violence sexiste et d’aide humanitaire aux femmes et aux filles victimes de la crise ».
Le Réseau des femmes leaders africaines reste déterminé à soutenir les femmes du Mali dans leurs efforts pour l’autonomisation et la participation effective des femmes à la vie civique, économique et politique de leur pays.
Aïssétou Cissé