Après la mise en place du bureau fantôme du Conseil de Base des Maliens de Côte d’Ivoire le 5 février 2016, l’ambassadeur du Mali dans ce pays frère serait en train d’œuvrer pour certainement élargir la base électorale du RPM, à forte concentration de nos compatriotes. Malheureusement, il semble que les actions de l’Ambassadeur Ousmane AG Rhissa portent préjudice au Mali. Il s’agit tout d’abord de l’interpellation de l’Ambassadeur par les Services des Renseignements Généraux Ivoiriens, de l’opacité dans la désignation des consuls honoraires et enfin le fait que le diplomate peine à stimuler la coopération mixte Mali-Côte d’Ivoire.
L’interpellation de l’Ambassadeur du Mali par les Services des Renseignements Généraux Ivoiriens
Dans la sous-région, les Renseignements Généraux Ivoiriens sont cités parmi les plus efficaces. Les agents ivoiriens auraient signalé à l’Ambassadeur avoir aperçu le véhicule de commandement de la Mission diplomatique du Mali devant certaines boites de nuit d’Abidjan. Soit c’est le représentant du Mali qui fréquenterait ces endroits ou un membre de sa famille ? Dans tous les cas, si l’information s’avèrerait exact, on pense que pour le respect de l’image du pays, il aurait pu se rendre dans ces endroits par un véhicule banalisé et non par un véhicule de commandement immatriculé MD 117, immatriculation réservée au corps diplomatique malien en Côte d’Ivoire et tous les autres services maliens rattachés à l’Ambassade.
Opacité autour de la désignation des Consuls honoraires
Le diplomate serait une personne avide d’argent. Selon des sources concordantes, il emprunterait régulièrement des sommes d’argent à des opérateurs économiques en attendant l’arrivée de son budget de fonctionnement, au point de rentrer dans un cycle où il est difficile, pour lui, de rembourser ces sommes.
La même source soutient que, ces personnes à qui il doit de l’argent et les opérateurs économiques qui avaient eu à prendre en charge sa tournée dans certaines localités de la juridiction consulaire de Bouaké au nord en 2016, ont été récompensées comme des consuls honoraires. Notre source s’inquiète du fait que des gens désignés dans des conditions pareilles et munis, désormais du passeport diplomatique, œuvreront pour prospérer leurs affaires et non assurer ou travailler pour la diplomatie de proximité. Ainsi, le ministre M. Abdoulaye Diop en charge des Affaires Etrangères et son Directeur des Affaires Juridiques M. Aguibou Diallo sont tenus désormais de définir des critères objectifs dans la désignation d’un consul honoraire. Sinon, on finira à en avoir même dans les campements ivoiriens, pays dans lequel le Mali a déjà deux Consulats Généraux, à Abidjan et Bouaké.
Inertie de la Coopération Mixte Mali-Côte d’Ivoire
Depuis près de vingt ans, la coopération mixte Mali-Cote d’ivoire est inerte. Et cela est inacceptable. Voilà un chantier sur lequel notre diplomate devrait véritablement s’investir depuis sa nomination par le Président de la République du Mali. Stimuler cette coopération profitera grandement à notre pays ; sur le plan économique et par rapport à l’indemnisation des Maliens victimes de la crise ivoirienne. Pour rappel, suite à cette crise, le Mali a enregistré des centaines de morts, de disparus, de blessés graves et d’opérateurs économiques dépossédés de leurs biens. L’ambassadeur malien en Côte d’Ivoire devrait travailler pour mettre sur la table des autorités ivoiriennes ces différents dossiers. Mais, hélas, c’est plutôt le contraire.
En somme, les plus hautes autorités du Mali, à commencer par le Président de la République, son Premier Ministre et le ministre des Affaires Etrangères et de la coopération Internationale, sont vivement interpellées pour «moraliser» davantage nos représentants à l’étranger. Certains ternissent l’image du Mali et cela est inadmissible.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com