samedi 27 avril 2024
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Référendum du 9 juillet : Un scrutin aux énormes obstacles

En convoquant, lors du Conseil des Ministres du mercredi dernier, le Collège électoral pour le référendum constitutionnel du 9 juillet prochain, le Gouvernement s’offre aux hostilités populaires qui ne disposent que de la rue pour manifester leur désapprobation. Les tenants de la révision constitutionnelle et, par ricochet, de l’organisation du référendum, vont devoir enjamber des épines pour parvenir à donner corps à ce scrutin du oui ou du non. Pour preuve, la rue n’entend pas courber l’échine devant ce qu’elle appelle «par un forcing du régime» visant à lui imposer un référendum malgré un vice de forme et de procédures requises devant lui être préjudiciable.

Une chose est de faire passer le projet de révision constitutionnelle à l’Assemblée Nationale, une autre chose est de réunir toutes les conditions qui se prêtent à l’organisation du vote par lequel le texte révisé doit être approuvé par le Peuple. A ce niveau, le Gouvernement semble titubant pour passer par dessus l’alinéa 3 de l’article 118 de la loi fondamentale de 1992 qui interdit toute révision constitutionnelle quand l’intégrité du territoire national est en cause rendant impossible la tenue du référendum dans un mois sur toute l’étendue du territoire national.

L’opposition parlementaire ayant elle échoué sur ce point à l’Assemblée Nationale par voie de vote, la société civile s’arme de ce même argument pour faire parler la rue. Elle a donné de la voix hier jeudi pour manifester son opposition à la tenue d’un référendum le 9 juillet prochain. Comme pour signifier qu’en matière de Droit, quand la forme n’y est pas, plus besoin d’évoquer le fond, le Mouvement ‘’Trop c’est trop’’ n’a nullement voulu jauger la pertinence des innovations apportées à l’ancien texte avant de montrer à qui veut l’entendre qu’il n’est pas dupe. Il rejette l’organisation de ce referendum. Le vice de forme relatif à l’intégrité du territoire national étant constatable partout et par tous, il n’y a pas lieu pour les marcheurs d’en face de la Bourse du Travail, de penser à un quelconque référendum.

En effet, une cinquantaine d’individus se réclamant du mouvement ‘’Trop c’est trop’’ ont bravé hier l’interdiction faite à eux de marcher (leur demande d’autorisation n’ayant pas reçu d’avis favorable de la part des autorités), pour narguer les forces de l’ordre censées empêcher la marche. « A bas IBK, à bas la France, pas de référendum … » scandaient les manifestants  dans leur marche mouvementée et leur itinéraire désordonné sous l’effet des gaz lacrymogène et des matraques dans les dos. Ces manifestants, bien que n’ayant pas entièrement réussi ce qu’ils avaient planifié, ont dressé ainsi un sérieux obstacle sur le sentier du Gouvernement.

A moins d’un autre passage en force en dehors de celui administré à l’opposition parlementaire à l’Hémicycle, le Gouvernement se devra d’entamer une campagne de sensibilisation basée sur un appel à l’indulgence ; une campagne en prélude à celle électorale qui doit s’ouvrir en principe le 23 juin prochain. C’est en cela qu’il apaisera les esprits pour espérer un scrutin paisible. Au cas échéant, il sera tenu de prendre toutes les dispositions pour faire face à ces genres d’obstacles qui peuvent aller crescendo quand on sait que l’abnégation des vindictes populaires au Mali n’est plus à démontrer. Qu’Allah, le Miséricordieux, nous épargne du pire des cas !

Katito WADADA  : LE COMBAT

Rédaction

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