Parmi les nouvelles technologies de l’information et de la communication, s’il y en a bien une qui est rentrée dans les habitudes de cette nouvelle génération, c’est bien l’application de communication Whatsapp. Cette application est venue quelque peu damer le pion aux réseaux sociaux déjà existants, de par son usage plus pratique. Toute chose qui n’est pas sans effet sur la jeunesse d’aujourd’hui.
Un Smartphone ou un androïde suivi du téléchargement de l’application et le tour est joué pour qu’on en soit accroc. Plus possible de s’en passer toute une journée. La tête baissée et le regard figé sur l’écran du portable, de nombreux jeunes restent connectés 24h/24 sur cette application. Selon Gaoussou Doumbia, un Professeur de lycée de la place, les jeunes devraient être surnommés “génération tête baissée“. Ils ont fait de ce réseau social une condition pour leur bonheur quotidien.
«Aujourd’hui, il est plus évident que les jeunes ne peuvent plus se passer de cela. Quand ils sont en classe, sur moto, dans la cuisine aussi et même dans la douche, ils font whatsapp. Il y a des accidents qui se produisent de nos jours à cause de ça », a-t-il déploré.
Toutefois, notre Enseignant reconnaît l’utilité de ce réseau social en matière de communication. Seulement, il s’indigne de l’usage excessif et à des fins de débauche qui en est fait par beaucoup de jeunes.
«Je n’ai même pas téléchargé cette application dans mon téléphone. Mais, d’après ce que j’entends, elle facilite la communication et rapproche le monde entier. Les informations circulent vite aujourd’hui grâce à whatsapp, des collègues peuvent faire des réunions à distance avec ça et à un coût réduit. Avant, c’était face book. Le hic est que beaucoup de jeunes font un mauvais usage de cette application. Ils s’envoient des images et vidéos pornographiques, des images nues dans les groupes et vivent une vie de débauche. C’est, en fait, la promotion de la dépravation des mœurs au plan juvénile. Ainsi, vous les verrez chaque fois la tête baissée et ils sont toujours concentrés sur leur portable », a-t-il laissé entendre.
Même son de cloche du côté de Madame Affoussatou Dagnoko, une employée de Banque, qui se dit intriguée par la dépendance des jeunes par rapport à ce réseau. «Mes enfants sont dépendants de whatsapp. Pour apprendre leurs leçons, c’est tout un tas de problèmes. Tous les jours, le portable en main. J’étais obligée de leur retirer leur portable; mais, ils en ont racheté et l’utilisaient discrètement. Une fois, j’ai surpris mon fils en train de visualiser des vidéos pornographiques. J’ai été scandalisée, je l’ai puni. Franchement, les jeunes ne peuvent pas vivre sans whatsapp », a-t-elle indiqué.
«Une de mes amies a eu des problèmes dans son foyer avec cette histoire de whatsapp. Elle se faisait courtiser par un ami rencontré dans un groupe. Chaque fois, elle est concentrée sur son téléphone et quand tu es avec elle, c’est à peine qu’elle t’écoute. Elle a toujours son regard fixé sur son écran. Je lui avais bien dit de faire attention et qu’elle dépasse ces enfantillages, mais elle n’a pas voulu m’écouter. Un jour, son mari l’a surpris dans ses conversations avec ses correspondants, les images qu’ils s’envoyaient et cela a mis en branle son foyer», nous a-t-elle confié.
Pour Ousmane Traoré, gérant d’un commerce import-export au Dabanani, sa conception de whatsapp est toute autre. C’est un outil de travail et qui facilite les transactions. «J’ai des partenaires à l’étranger et je suis commerçant. Des fois, quand je veux leur proposer mes produits, je le fais via whatsapp et ça passe vite. Ils me répondent avec un vocal, on discute du prix et des conditions et ça passe. La communication est moins chère. Je n’ai pas le temps pour des discussions inutiles sur ce réseau social. Je pense que whatsapp a été conçu pour les affaires et non pour des bêtises comme le font certains jeunes», a-t-il laissé entendre.
L’utilité de l’application whatsapp dans la communication n’est donc plus à démontrer. Mais, cependant, la dépendance des jeunes et l’usage qu’ils en font laissent à désirer. Les résultats scolaires et universitaires de la «Génération tête baissée» font à suffisance le reflet de cette obsession.
Katito WADADA LE COMBAT| lecombat.fr