Le Centre régional de recherche agronomique de Sotuba (CRRA) a abrité la semaine dernière le lancement du projet de valorisation des variétés de maïs à haut rendement dans l’espace UEMOA. Présidée par le directeur général de l’Institut d’économie rurale, le Dr. Bourama Dembélé, la cérémonie s’est déroulée en présence du représentant résident de la Commission de l’UEMOA au Mali, M. Hyacinthe François Akoko, du Dr Bouréima Diawara, directeur de l’Agence nationale de valorisation des résultats de recherche et de l’innovation (ANVAR) du Burkina Faso et du Dr Harouna Yossi, directeur du CRRA de Sotuba. On notait aussi la présence des responsables des différents programmes de recherche de l’IER et du Burkina Faso, du directeur régional de l’Agriculture de la région de Koulikoro, Oumar Tamboura et de plusieurs représentants de la filière maïs.
Faut-il le préciser, le projet de valorisation des variétés de maïs à haut rendement, initié par l’Institut national de l’environnement et des ressources animales (INERA) du Burkina Faso, cadre avec le plan directeur de l’UEMOA et s’exécutera au Burkina Faso, au Mali et au Niger, pour une durée de 3 ans. Selon ses responsables, l’objectif visé par le projet est de valoriser 6 variétés de maïs à haut rendement, à savoir les variétés hybrides Bondofa, Komsaya pour les zones irriguées, les variétés SR 21 et Espoir pour les zones de bonne pluviosité en zone sud soudanienne et les variétés précoces Wari et Barka tolérantes à la sécheresse en zone nord soudanienne. Pour les spécialistes, lesdites variétés présentent une très bonne aptitude à la transformation agro-alimentaire pour améliorer l’alimentation humaine et animale dans l’espace UEMOA. En outre, ces spécialistes expliquent que le projet est en parfaite adéquation avec la mission assignée au Programme national de recherche sur le maïs qui développe des variétés hybrides peu exigeants, performants, de différents cycles, résistants aux maladies et adaptés aux différentes zones de culture du Mali.
En somme, le projet qui s’exécutera, pour sa phase pilote, sur deux ans au Mali permettra d’améliorer la productivité et la compétitivité de la chaîne de valeur du maïs à travers l’accès et l’utilisation des variétés performantes, de technologies, d’innovations et des informations variées.
Pour le directeur général de l’IER, le maïs est devenu une culture stratégique pour la plupart des pays de l’UEMOA. Aliment de base pour les humains, le maïs sert aussi pour l’alimentation de la volaille, dont la demande est très forte. Ainsi, toujours selon le directeur général de l’IER, au Mali, le maïs est la 2ième culture céréalière, après le riz en terme de production. Sa production nationale est passée de 50.000 tonnes en 1980 à plus de 2.275.000 tonnes en 2015, fera savoir le premier responsable de l’IER. Pour lui, cette augmentation de la production du maïs est la résultante des efforts conjugués de la recherche agricole, à travers ses variétés performantes et techniques culturales adaptées, des structures de vulgarisation agricole, des producteurs, des partenaires techniques et financiers et du gouvernement.
Le Dr. Bourama Dembélé a indiqué que notre pays occupe le 2ème rang parmi les 20 pays d’Afrique qualifiés de grands producteurs de maïs. En effet, l’accroissement moyen de gain de rendement, entre 1980 et 2013, a été de 121 kg par hectare et par an au Mali contre 146 kg par hectare et par an en Afrique du Sud qui occupe le premier rang.
A retenir qu’au Mali, selon les statistiques de la Direction nationale de l’Agriculture, la consommation humaine représente la principale forme d’utilisation du maïs et porte sur les mets traditionnels et l’épi grillé ou bouilli. La transformation artisanale utilisant les décortiqueuses, les moulins et le mortier traditionnel est le mode dominant de pratique.
Notons enfin que l’amélioration de la production agricole et la situation alimentaire et nutritionnelle des populations des pays membres de l’UEMOA est l’un des défis majeurs auxquels l’agriculture de la zone est confrontée. Dans le cadre de l’opérationnalisation de l’axe 1 de la Politique agricole de l’Union (PAU), 5 filières prioritaires ont été identifiées à savoir le riz, le maïs, le coton, le bétail-viande et la volaille. S’agissant du maïs et de ses produits dérivés, ils font l’objet de transactions commerciales dans l’espace UEMOA et il convient d’améliorer les conditions de ces échanges. D’où le lancement de projet pour améliorer ses variétés.
Dieudonné Tembely
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