Comme on s’y attendait, c’est le premier vice-président du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP) qui va présider le Conseil national de Transition dont l’identité des 121 membres a été révélée jeudi dernier (03 décembre 2020) par un décret présidentiel lu par le Secrétaire général de l’Assemblée nationale. Seul candidat en lice, le Colonel Malick Diaw a été élu presqu’à l’unanimité avec 111 voix sur 118 bulletins exprimés (7 bulletins nuls).
Le Colonel Malick Diaw a été élu presque à l’unanimité (111 sur 118 votants pour 7 bulletins nuls) président du Conseil national de la Transition (CNT) au Mali lors de sa session inaugurale le samedi 5 décembre 2020 au Centre international des conférences de Bamako (CICB).
Premier vice-président du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP) qui a pris le pouvoir au Mali le 18 août dernier, le Colonel Diaw était le seul candidat à la présidence du CNT dont les membres ont été désignés jeudi dernier (3 décembre 2020) par un décret du président de la Transition. Sa candidature était parrainée par 108 membres du CNT sur les 40 requis.
« En me choisissant parmi tant d’autres pour présider le CNT, soyez sûrs que je ne ménagerai aucun sacrifice pour être à la hauteur de cette mission », s’est engagé le Colonel Malick Diaw. Et de rappeler, « en plus de notre mission de légiférer, il nous faudra nécessairement veiller à l’orientation et au suivi évaluation de la Feuille de route de la transition ».
Cette élection qui n’a pas surpris les observateurs a sans doute donné du grain à moudre à ceux qui, notamment au sein de la classe politique, craignent «la militarisation » des organes de la transition et de l’administration malienne. Un risque minimisé par le Premier ministre Moctar Ouane lors d’un déjeuner de presse jeudi dernier à la Primature. « Nous avons à cœur de mener à bien la mission qui nous a été confiée. Les rôles sont très clairement définis, chacun joue sa partition et il n’y a pas de difficulté particulière à signaler », a-t-il répondu à la question posée par un confrère.
Présidée par le doyen d’âge du CNT, M. Djibril Diarra (né en 1932), cette session inaugurale a deux points inscrits à l’ordre du jour, notamment l’élection du président et la mise en place de la commission ad hoc en vue de l’élaboration du règlement intérieur de l’organe. Sur les 121 membres du conseil, 110 étaient présents à cette session inaugurale. Et sur les 11 absents à la séance, 8 ont donné des procurations de vote à des tiers.
Ainsi, après l’élection du président, place au deuxième ordre du jour : constitution d’une commission ad hoc chargée d’élaborer le règlement intérieur du CNT. Quinze membres, tous nommés, vont composer cette commission. On aura ainsi 3 places pour les anciens députés, 3 pour les experts ayant travaillé sur la Charte de la transition et 9 venant des autres composantes du CNT. Dans cette commission on retrouve, entres autres, Issa Kaou N´djim, Diarra Racky Talla, Mamadou Diarrasouba, Nouhoum Sarr ou encore Hamadoun Amion Guindo.
Dernière institution dans l’architecture de la Transition, le CNT est attendu sur plusieurs questions brûlantes de la vie de la nation, notamment les réformes institutionnelles et constitutionnelles comme la relecture de la loi électorale, la révision constitutionnelle et la relecture de l’Accord pour paix et la réconciliation nationale.
Kader Toé