A peine investie président des États-Unis d’Amérique, Joe Biden est sollicité au Sahel pour une présence plus musclée. Cette demande est sollicitée par Paris. La France espère que la nouvelle administration américaine maintiendra, voire, renforcera son soutien à l’opération antijihadiste française au Sahel. L’annonce a été faite le mercredi par la ministre des Armées Florence Parly, alors que son pays annonce une réduction de son effectif militaire au Sahel.
Au jour de la prise de fonctions du nouveau président Américain, Joe Biden, la France a rappelé l’urgence dans le Sahel dont les deux pays soutiennent le combat contre le terrorisme. Paris qui annonce une probable réduction militaire à la suite du sommet du Tchad vient de solliciter une présence plus accrue des forces militaires avec la nouvelle administration.
Faut-il le rappeler, la bande sahélo-saharienne fait face à une recrudescence d’attaques terroriste depuis un moment ? « Le soutien américain est bien là, il n’a pas été retiré et l’imbrication avec nos forces du point de vue du renseignement est plus forte que jamais », a souligné Mme Parly devant la commission Défense du Sénat français. « Nous souhaitons pouvoir avec l’arrivée de la nouvelle administration américaine, obtenir l’assurance que ces moyens soient prolongés et pourquoi pas renforcés », a-t-elle ajouté.
Au Sahel, Washington fournit à l’opération Barkhane de précieuses capacités de renseignement et de surveillance – notamment grâce à ses drones -, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an. Début 2020, l’administration du président sortant Donald Trump avait prévenu que les États-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, faisant craindre à la France une réduction de l’aide américaine apportée à Barkhane. Il n’en a finalement rien été. La France espère également obtenir auprès de la nouvelle administration américaine des assurances concernant l’avenir de la coalition internationale anti-État islamique (EI) en Irak et Syrie emmenée par Washington et à laquelle participent 900 militaires français.
Cependant, le mardi dernier lors de ses vœux aux armées, le président français Emmanuel Macron a affirmé espérer que l’arrivée du président Biden marquerait un « réengagement » des États-Unis au Moyen-Orient et « des décisions structurantes », avec « une prise de conscience de la nature de la lutte contre le terrorisme », alors que la France craint une possible résurgence de l’État Islamique en Irak et Syrie. L’administration sortante du président Donald Trump a récemment retiré des centaines de soldats d’Irak pour n’en laisser que 2.500 sur place.
Au moment où Paris cherche à réduire ses effectifs au Sahel, il demande les USA à accroître sa présence. Cette demande simple, fut-elle, soulève des interrogations sur les réelles intentions de Paris au Sahel. Veut-il un soutien d’un allié pour asseoir sa suprématie ou plutôt un aveu d’impuissance tout simplement ? Au Sahel, la France mobilise plus de 5.000 militaires pour Barkhane.
Bourama Kéïta