La Coalition pour le Peuple (CPP) a lancé un appel à toutes les composantes de la population malienne à participer massivement au sit-in qu’elle organise devant l’Ambassade de France, le jeudi 3 août 2017, à partir de 08 Heures du matin. Selon elle, «les derniers évènements survenus à Ménaka prouvent à suffisance la volonté manifeste de la force Barkhane et de la MINUSMA à participer activement au processus d’occupation et de partition de notre pays ».
Il s’agit, pour les initiateurs de ce sit-in, de dénoncer la France et protester contre elle pour sa « complicité d’occupation et de partition du Mali » en aidant la CMA à prendre des localités dans le Nord du pays.
L’information a été donnée le dimanche dernier, à la Maison de la Presse du Mali, à travers une conférence de presse initiée par ladite Coalition. Ses Responsables étaient devant la presse pour prendre en témoin l’opinion nationale et internationale sur la situation sécuritaire et humanitaire du Nord en général et de la gestion inadmissible de la question de Kidal en particulier par la France. Moussa Seydou Maïga, le porte-parole de la coalition avait à ses côtés les membres de son Bureau.
Dans un communiqué de presse, la Coalition dit avoir «constaté avec regret et amertume que, malgré la signature des différents accords et de celle d’Alger pour la paix et la réconciliation nationale sous l’égide de la Communauté internationale depuis plus de deux ans entre les parties prenantes, l’intégrité territoriale de notre pays reste confisquée. Cela, du moment où les Régions de Kidal, Ménaka, Taoudéni, et une partie des Régions de Tombouctou, de Gao, Mopti et de Ségou échappent toujours au contrôle de notre Etat». Pour elle, aujourd’hui, plus des 2/3 du territoire national du Mali est devenu un no man’s land créant ainsi un environnement favorable à toutes les formes d’insécurité.
Pour ce faire, la CPP pointe du doigt accusateur vers la France qu’elle accuse d’adopter une position partisane au détriment la nation malienne. «Les derniers évènements survenus à Ménaka prouvent à suffisance la volonté manifeste de la force Barkhane et de la MINUSMA à participer activement au processus d’occupation et de partition de notre pays », affirme-t-elle avec des questionnements à l’appui. Les conférenciers se sont interrogés sur le fait que la force Barkhane et la MINUSMA procèdent aux désarmements fréquents de la plateforme, signataire de l’Accord, au non-respect de leurs engagements et au cantonnement des FAMA pendant que toutes les occasions sont offertes à la CMA pour mieux s’armer ? Comment comprendre le paradoxe entre la signature de l’accord de redéploiement de l’Etat du Mali à Kidal, passé par toutes les parties mais reporté à deux reprises, et l’occupation fulgurante des nouvelles localités sous contrôle de l’Etat. Et, cela, malgré l’installation des autorités intérimaires dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord ?
Ainsi, pour la CPP, «rien ne peut et ne saurait justifier les manœuvres géopolitiques pour réduire drastiquement non seulement les capacités militaires des forces armées maliennes et de la Plateforme. Mais aussi le pouvoir de décisions du Gouvernement malien, complètement muselé ; car, sous pression, au profit de ceux qui agissent contre les valeurs de la République et de la Démocratie».
A cet effet, tirant les leçons d’une telle « impasse » au détriment des intérêts vitaux du Mali, la Coalition Pour le Peuple demande le retrait pur et simple des forces étrangères de notre pays pour complicité d’occupation et de partition du Mali. Par ailleurs, elle invite toute la population malienne à participer massivement au Sit-in qu’elle organise devant l’Ambassade de France, le jeudi 3 août 2017, à partir de 08 Heures du matin.
Oumar Diakité : LE COMBAT