Après avoir été arnaqué de la somme d’un million de FCFA par Oumar Doumbia dans une affaire de visa pour la France, le jeune Moussa Thiam, fut kidnappé puis curieusement porté disparu depuis le 20 décembre dernier. Saisie par sa famille, la brigade de recherche, de la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ) de la Police nationale, dirigée par l’inspecteur principal de police Mohamed S Haïdara, a procédé les 21 et 23 décembre 2016, à l’interpellation de deux premiers suspects. Il s’agit de Oumar Doumbia, ‘’coxer’’ de visa, avec qui la moto de la victime a été retrouvée à Djicoroni et Moussa Camara, complice supposé chef de ce réseau mafieux.
Le chef de la Brigade de recherche, de la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ), l’inspecteur principal de police, Mohamed S Haïdara et son équipe, à la suite d’une opération musclée, ont interpellé les 21 et 23 décembre 2016, à Djicoroni, deux individus dangereux suspectés d’être à l’origine de la disparition, d’un jeune du nom de Moussa Thiam. Il s’agit de Oumar Doumbia, qui se fait passer comme un démarcheur, couramment appelé ‘’coxeur’’ de visa pour la France et Moussa Camara, le présumé chef de la bande, tous les deux longtemps recherchés par la police pour des faits de braquage à main armée et d’autres délits.
Et les faits sont tellement rocambolesques qu’ils peuvent servir de scenario à un réalisateur de film d’action.
Comme de nombreux compatriotes Moussa Thiam a caressé le rêve de partir en France. C’est ainsi que par le biais d’un certain Boubacar Traoré dit Baba, résidant lui aussi dans le même quartier que lui, on lui conseillera de prendre attache avec un certain Oumar Doumbia, ‘’coxeur’’ de visa, résidant à Djicoroni. Se croyant avoir frappé à la bonne porte, le jeune Thiam n’hésita pas à se fier à ce dernier. Lequel avec un discours convaincant propose au futur ‘’aventurier’’ ses services au prix fixe d’un million cinq cent mille francs CFA, échelonnés en deux paiements. A savoir, la somme de 1 million comme avance et 500 mille FCFA après la sortie du visa.
C’est ainsi que quelques jours après avoir payé les 1 million FCFA, dans l’espoir qu’il sera reçu au consulat, il fut contacté à la date du 20 décembre 2016, par Oumar Doumbia, le demandant de le rejoindre chez lui à domicile à Djicoroni. Mais arrivé, chez ce dernier aux environs de 17 h, selon nos sources, Moussa Thiam, dépose sa moto, pour être pris à bord d’une Peugeot 206 couleur grise, par son interlocuteur le nommé Oumar Doumbia, à qui appartient ledit véhicule, pour une destination inconnue. D’après toujours nos sources, le même jour, Oumar Doumbia revient à son domicile vers 21h, mais sans Moussa Thiam.
La manœuvre pour effacer toute trace du crime !
Alors que selon ce qui était convenu avec le ‘’coxeur’’ Oumar Doumbia, Moussa Thiam devrait avoir son visa le 21 décembre, pour se rendre le lendemain, le 22 décembre 2016, en France, mais à la surprise générale c’est dans la journée de ce même 21 décembre, que la famille du jeune Thiam reçoit un appel téléphonique à partir de son propre numéro, annonçant sa mort dans un accident de circulation entre Bamako et Koulikoro. Et le récit sur l’autre bout du fil donne de la chair de poule.
En effet, l’appelant inconnu, qui serait une femme, selon la police, annonce à la famille que la dépouille de Moussa Thiam et celle de l’individu avec qui il était sur la moto se trouveraient à la morgue de Koulikoro. Que suite à la gravité de l’accident, leur moto, le téléphone de Moussa Thiam ont été entièrement endommagés et qu’elle s’est débrouillée à extraire la puce, par bonne foi, pour appeler ses proches dont les contacts sont restés sur le répertoire de la dite puce. Une histoire à dormir debout. Surtout que la bienfaitrice ne fera plus signe de vie.
La BIJ met le grappin sur tous les suspects !
Dès que cette nouvelle est tombée, tout travail cessant, les membres de la famille du jeune Moussa Thiam procèdent à la recherche du corps de leur fils, non seulement à Koulikoro que dans les différentes morgues des hôpitaux de Bamako, mais sans succès. Ils décidèrent alors de saisir, la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ), à la même date du 21 décembre. C’est ainsi que les limiers de cette brigade de renom de la police nationale, entreront à la danse. Sous la conduite de l’inspecteur principal de police, Mohamed S Haïdara, une enquête sera ouverte, des investigations seront poussées et les recoupements accentués. Comme sur la prunelle de leurs yeux, les vaillants agents de la BIJ veilleront sur le moindre détail en rapport avec cette affaire.
C’est ainsi que l’un des amis de Moussa Thiam, du nom de Boubacar Traoré dit Baba, annonce avoir aperçu la moto de la victime à Djicoroni, dans une famille dont la cour fait face à celle de Oumar Doumbia le ‘’coxeur’’ de visa.
Il informe les proches de la victime qui à leur tour informe la police. C’est ainsi qu’une équipe de la brigade de recherche de la BIJ, conduite par le jeune inspecteur principal de police, Mohamed S Haïdara, composée des inspecteurs Diaward Troaré, et Abdoulaye Sinaba, des Sergents Abass Diarra, Babemba Coulibaly, vont procéder à l’interpellation, du nommé Oumar Doumbia, le 21 décembre 2016. Ce dernier, dans son interrogatoire, selon la police, affirme avoir récupéré la moto avec Moussa Thiam qui dit-il, est parti avec un de ses amis sur une autre moto plus neuve. Cependant il reconnait l’avoir pris la somme de 1 million FCFA pour lui faire un visa, tout en niant toute participation à sa disparition.
Mais aussi, Oumar Doumbia a révélé à la police qu’il a remis les 1 million de FCFA à un autre individu pour faire la procédure d’acquisition de visa. Ce dernier, du nom de Moussa Camara, fut interpellé le 23 décembre 2016. Cependant, à la lumière des investigations de la police, il ressort que ce dernier serait le complice et le chef de Oumar Doumbia. Comme pour noyer davantage le poisson dans l’eau ces deux bandits de grand chemin, continuent de nier devant la police un quelconque lien avec la disparition de Moussa Thiam. Alors qu’une personne a témoigné à la police, avoir vu la victime, Moussa Thiam, le 20 décembre 2016 vers 17h à son arrivée chez Oumar Doumbia avec qui il est parti en voiture sans retourner, en laissant sa moto chez ce dernier. Qui d’après le même témoin a confié ladite moto, à son jeune frère Karim Doumbia.
Question : où est donc passé, Moussa Thiam ? A-t-il été tué par les deux suspects qui n’étaient plus en possibilité de lui rembourser son argent ?
Oumar Doumbia et son complice Moussa Camara, tous deux déjà arrêtés par la police, finiront par savoir tôt ou tard que « la vérité est trop nue pour la couvrir aussi facilement ». Affaire à suivre.
Abel Sangaré LE SURSAUT