Le conseiller municipal d’opposition est mort ce lundi alors qu’il était en détention dans un bâtiment des services de renseignements à Caracas.
Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Une nouvelle fois, la France a décidé de hausser le ton contre Caracas. En convoquant l’ambassadeur vénézuélien à Paris, le gouvernement français demande « une enquête impartiale et indépendante » selon le communiqué officiel du Quai d’Orsay sur le décès de Fernando Alban.
Joint par RFI à sa sortie du Quai d’Orsay, Michel Mujica a expliqué que le gouvernement français demandais « des éclaircissements sur les circonstances de la mort de Fernando Alban ».
« C’est un problème qui concerne nos institutions. Nous, nous ne cherchons à influencer les institutions juridiques d’aucun pays européen, ni des Etats-Unis, à aucun moment, Et nous n’allons pas leur demander d’exercer la justice d’une manière ou d’une autre. Nous avons nos propres institutions. Nous allons mener l’enquête jusqu’à son terme », assure le diplomate.
Les autorités vénézuéliennes affirment jusqu’ici que « Fernando Alban s’est jeté depuis une fenêtre du 10ème étage » ; l’opposition dénonce au contraire un assassinat.
« Premièrement, il n’a pas été assassiné, réitère Michel Mujica. Et deuxièmement, les enquêtes sont en cours. Alban a dit qu’il voulait aller aux toilettes et il s’est déplacé jusqu’à la fenêtre panoramique du 10e étage, d’où il s’est jeté dans le vide. L’expertise judiciaire est en cours. Et il faut rester prudent. Nous devons attendre les conclusions du bureau du procureur du Venezuela qui doit logiquement bénéficier d’un appui objectif et raisonnable. »
Décision forte
La convocation de l’ambassadeur est une décision forte alors qu’il y a moins de deux semaines, la France avait déjà accru la pression contre le Venezuela. Se disant « vivement préoccupée » par la situation dans le pays, Paris avait soutenu la saisine par six pays de la Cour pénale internationale contre Caracas, ce qui n’avait pas manqué de provoquer la colère du gouvernement Maduro face à ce qu’il qualifiait « d’ingérence contre le peuple vénézuélien ».
Des relations diplomatiques déjà tendues donc entre les deux pays et entre leurs présidents respectifs. Déjà en avril dernier, Emmanuel Macron avait assuré que la présidentielle du 20 mai ne permettait pas, selon ses mots, « un scrutin juste et libre ». Nicolas Maduro n’avait pas tardé à répliquer le qualifiant de « tueur à gages de l’oligarchie financière chargé de détruire les droits sociaux du peuple français ».
Libération des « prisonniers politiques »
Ce jeudi, la France demande donc à ce que « la lumière soit faite sur le décès de Fernando Alban » et en appelle, selon le communiqué officiel, à « la libération pleine et entière de tous les prisonniers politiques au Venezuela ». Il y en aurait plus de 200 selon des ONG de défense des droits de l’homme.
RFI