mardi 10 décembre 2024
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Me Moctar Mariko au sujet du rapport FIDH-AMDH 2017 : « Nous n’avons jamais été contre l’armée malienne… »

Dès la publication du rapport conjoint entre la Fédération Internationale des Droits de l’Homme(FIDH) et l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) le 11 mai 2017, intitulé «le terrorisme et impunité font chanceler un accord de paix fragile», des avis continuent d’être émis contre la posture de l’AMDH à vouloir condamner l’armée malienne de commettre des crimes contre des civils. Me Moctar Mariko, président de l’AMDH estime qu’il s’agit d’une interprétation parcellaire dudit rapport. Et de préciser : « Nous n’avons jamais été contre l’armée malienne. Nous voulons tout simplement que les autorités maliennes cherchent les voies et moyens pour créer un climat de confiance entre l’armée et les populations qu’elle protège »
Ce rapport en question est un document de 19 pages comportant, une introduction générale, quatre titres et des recommandations formulées à l’attention du Conseil de sécurité et des autorités maliennes.
Les quatre titres se rapportent aux : ‘’retard considérable dans la mise en œuvre de l’Accord de paix’’, ‘’recrudescence des actes terroristes et des violences dans le centre et le nord du pays’’ , ‘’violations des droits humains perpétrées notamment dans le cadre de la lutte anti-terrorisme’’ et ‘’la justice et la lutte contre l’impunité, une stratégie gagnante ( les crimes de l’ex-junte militaire d’Amadou Haya Sanogo , les crimes perpétrés dans le cadre du conflit au nord, les crimes perpétrés par les forces armées et de sécurité maliennes , Administration de la justice)’’.
Ce sont donc le troisième et une partie du quatrième titres qui suscitent des réactions, les plus virulentes contre l’AMDH, taxée de vouloir ‘’injustement’’ incriminer l’armée malienne dans sa lutte contre le terrorisme. A cet effet, le Président de l’AMDH Me Moctar Mariko, dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, rejette de revers de main cette perception des choses.
« Nous voulons tout simplement que les autorités maliennes cherchent les voies et moyens pour créer un climat de confiance entre l’armée et les populations qu’elle protège dans sa mission de défense de l’intégrité du territoire des personnes et leurs biens. » D’ailleurs, que ledit rapport dénonce en premier lieu la recrudescence des attaques et crimes perpétrés par des groupes terroristes dans le nord et dans le centre du pays, contre les militaires maliens et forces internationales, populations civiles et fonctionnaires. Que sa partie, qui décrie des cas d’exactions perpétrées par des éléments des forces armées maliennes dans le cadre des opérations anti-terroristes à l’encontre de civils maliens est bien documentée par des témoignages des victimes. Que ceci vise, tout simplement à attirer l’attention des autorités sur certains comportements de l’armée dans la lutte contre le terrorisme et d’autres maliens. « Pour lutter efficacement contre le terrorisme, la lutte ne peut être gagnée qu’avec l’adhésion des populations. Car les terroristes veulent que le centre du Mali se brise et eux auront l’occasion pour bien semer la terreur » ajoute-t- il, tout en enlevant toute ambigüité dans l’interprétation de leur alerte faite aux autorités maliennes.
« Nous n’avons jamais été contre l’armée malienne, nous voulons attirer l’attention des autorités maliennes sur certains faits ou comportements sur l’accord de paix et de réconciliation » déclare Me Moctar Mariko, avec insistance. Et de rappeler : « nous sommes la première association malienne à saisir la Cour Pénale Internationale par un rapport et une note d’information sur le massacre d’Aguelhoc contre des militaires maliens ». Que la plainte de l’Etat malien qui a abouti à la condamnation à la CPI du Djihadiste Ahmad Almadi Al Faquir s’est fondé sur le rapport de l’AMDH de juillet 2012. « Nous regrettons le fait que notre rapport qui parle des éléments qui peuvent fragilisés l’accord de paix et de réconciliation en faisant des recommandations au Conseil de sécurité de l’ ONU et aux autorités maliennes soit considéré comme une attaque contre l’armée malienne qui ont un défi de manque de moyens criard pour assurer la protection des Maliens et leurs biens », conclu le président de l’AMDH.
Bokoum Abdoul Momini LE SURSAUT

Djibril Coulibaly

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